Un an après la répression sanglante des manifestations du 20 octobre, le gouvernement n’a toujours pas désigné et traduit en justice les auteurs. Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), croit fermement que tôt ou tard, justice sera faite. Il l’a dit ce 21 octobre lors d’un point de presse.

« L’effroyable a été atteint », s’offusque Max Kemkoye. Ce jour du 20 octobre 2022, à l’appel des partis politiques et organisations de la société civile, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de N’Djaména, Moundou, Doba, Koumra, Sarh pour protester contre la prolongation de la transition de deux ans.

La répression est sanglante. « Des jeunes tchadiens tombaient par centaines sous les balles assassines de l’ensemble des forces de défense et de sécurité, des hôpitaux étaient saturés de blessés, les rues jonchées de cadavres. Ce jour-là, des pères d’enfants ont été enlevés sous les regards larmoyants et incapables de leurs épouses et enfants ce, pour ne plus jamais revenir, laissant ainsi des orphelins à jamais », déplore le président de l’UDP. Le bilan officiel est de 73 morts ; plus de 300, selon les organisateurs de ces manifestations.

Des procès d’une « célérité abjecte » ont été organisés pour condamner des manifestants. Ils ont été par la suite graciés. Du côté de l’Etat, les responsabilités n’ont jusque-là pas été situées. « Nous appelons ces gens qui croient qu’ils vont continuer à bénéficier de l’impunité ou qu’il n’y aura pas justice à sortir de leur tanière pour demander pardon car, aucun régime n’est éternel. Et ce sera un tribunal criminel qui statuera sur leur sort », croit Max Kemkoye, promettant de continuer à se battre pour « sauver » le Tchad.

Relativement aux évènements du 20 octobre 2022, les résultats de l’enquête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) sont attendus. Pendant ce temps, les opposants qui ont fui le pays ne l’ont pas regagné. L’un d’eux, Succès Masra, président des Transformateurs, qui avait prévu rentrer le 18 octobre, l’a reporté pour début novembre sous demande de la facilitation de la CEEAC de la transition tchadienne et pour donner une chance à la réconciliation.