La croissance prévue de la population infantile en Afrique nécessitera une augmentation de plus de 11 millions de personnels qualifiés en éducation et en santé au cours de la prochaine décennie, pour pouvoir accompagner la transition démographique sans précédent du continent, selon un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Ce rapport intitulé ‘Génération 2030 Afrique 2.0 : Favoriser les investissements dans l’enfance pour bénéficier du dividende démographique’, la population infantile africaine devrait augmenter de 170 millions d’ici à 2030, portant ainsi le nombre des moins de 18 ans du continent à 750 millions.
Selon l’agence onusienne, le nombre d’habitants de l’Afrique doublera, de 1,2 milliard en 2016 à 2,5 milliards en 2050. Le Nigeria représente actuellement 20% de toutes les naissances en Afrique et 5% du total mondial. D’ici 2050 selon les estimations, un enfant sur 13 né dans le monde le sera au Nigeria. Pour l’UNICEF, le changement exponentiel de la démographie est motivé par trois facteurs : plus d’enfants qui vivent au-delà de leur cinquième anniversaire, des taux de fécondité élevés et une augmentation du nombre de femmes en âge de procréer.
Le document des Nations Unies montre qu’entre 2015 et 2030, l’Afrique connaîtra une augmentation de 33% de la population en âge de fréquenter l’école primaire, passant de 189 millions à 251 millions. Les hausses les plus importantes auront lieu en Afrique de l’Ouest (22 millions) et en Afrique de l’Est (18 millions). Actuellement, 40% de la population africaine vit dans les villes, contre seulement 14% en 1950. A la fin des années 2030, la majorité de sa population vivra dans des zones urbaines. Selon les tendances actuelles, d’ici 2050, près de 60% de la population africaine vivra dans les villes.
Le rapport identifie trois domaines clés dans lesquels des investissements sont nécessaires : les soins de santé, l’éducation, la protection et autonomisation des femmes et des filles. Concrètement, l’Afrique devra former 5,6 millions nouveaux agents de santé et 5,8 millions nouveaux enseignants au cours des 13 prochaines années pour répondre aux normes internationales minimales en matière de santé et les objectifs de meilleures pratiques en matière d’éducation, en raison de la croissance rapide de la population.
“Investir dans la santé, la protection et l’éducation doit devenir une priorité absolue pour l’Afrique d’ici 2030”, a déclaré Leila Pakkala, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe. “Nous sommes au moment le plus critique pour les enfants africains. Si nous faisons ce qu’il faut, nous posons les bases d’un dividende démographique qui pourrait permettre à des centaines de millions de personnes de sortir de l’extrême pauvreté et de contribuer à une prospérité, une stabilité et une paix accrues”.