La Commission Diocésaine “Justice et Paix” a organisé un mini forum sur l’exode des jeunes vers le Nord à la recherche de l’or à l’endroit des jeunes. Ce, dans le but d’éveiller la conscience des jeunes des milieux ruraux sur ce phénomène qui va grandissant.

Ce forum a réuni les responsables des jeunes, les leaders bénévoles pour la promotion de la justice et de la paix venus des villes et villages comme Koko, Kemkada, Goundi, Ngangara, Bedaya, Koumra, Bewala, Bouna, Moissala…

Pour l’abbé Placide Djimasra, l’église catholique n’a jamais cesser de promouvoir les droits humains depuis la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, c’est pourquoi elle ne peut rester passive devant la situation des jeunes. Selon lui, à travers la commission diocésaine de justice et Paix, l’église catholique s’est donnée comme tâche prioritaire la conscientisation afin que les chrétiens contribuent de manière individuelle ou communautaire à promouvoir la justice et le bien-être des enfants de Dieu.

Tradoumbaye Fortuné, directeur de la CARITAS Sarh, a affirmé que l’église s’est résolument engagée sur la situation des jeunes de son diocèse d’après la lecture et l’examen des faits qui témoignent que de nombreux jeunes quittent volontairement ou déportés clandestinement pour rechercher de l’or et de fois, ils sont vendus comme des simples marchandises entravant ainsi leur développement, leurs droits à l’éducation et à la santé, à une vie de famille, enclin dans l’alcoolisme et à la drogue.

S’entretenant avec les jeunes, Germain Adoumbaye Ndimantangar, Juriste-Formateur, s’est attelé sur l’ordonnance n° 006/PR/ 2018 portant lutte contre la traite des personnes en République du Tchad, le mécanisme de protection des jeunes, leurs rôles et leurs responsabilités dans la lutte contre ce phénomène.

Selon le juriste-formateur, les jeunes vendent leurs biens afin de se rendre au Nord espérant gagner plus et rapidement avant de revenir se réinstaller au village, mais la réalité demeure toujours décevante car, après avoir dilapidé leur économie alors qu’aucune possibilité ne s’offre à eux, ils sombrent dans le désespoir, exposés à des maladies. Rares sont ceux qui décident de rentrer, d’autres perdent leurs vies suite aux maltraitances de leurs maîtres, poursuit-il.

Ce forum est initié dans le souci de comprendre l’ampleur de ce phénomène, de freiner la désertion, de susciter l’attrait et la rétention des jeunes dans ces localités affectées par l’exode rural. À la fin de cette rencontre, les jeunes ont pris le ferme engagement d’aller sensibiliser leurs mouvements et associations afin de minimiser le départ des jeunes dans les zones septentrionales à la recherche de l’or.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra