Depuis deux mois, la Société nationale d’Electricité (SNE), section de Koumra, ne fournit plus d’électricité à la population à cause de ses groupes électrogènes tombés en panne. Cette situation plonge non seulement la population dans le noir mais handicape aussi les opérateurs économiques, les détenteurs des cybercafés, des cabines de recharge et des tenanciers des bars et alimentations.

Pour faire fonctionner leurs entreprises, les opérateurs économiques se sont adaptés à une nouvelle innovation. Celle-ci consiste à faire fonctionner le groupe électrogène à l’aide du gaz butane. Une technique développée par des mécaniciens de N’Djamena et qui est jugée très économique.

Un litre d’essence coûte 750F. J’ouvre mon cyber à partir de 08h pour fermer à 20h. Dans la journée, si j’ai moins de travail, j’utilise 3 litres et de 18h à la fermeture, il me faut éclairer le coin. Tout compte fait, j’utilise 6 litres d’essence par jour donc 4 500F. Ça ne m’arrange pas alors j’ai préféré changer le mode en gaz. Il me suffit de charger la bouteille à 3 500f et j’ai deux ou trois jours à faire avec“, explique un détenteur de cybercafé.

Un tenancier d’un débit de boisson, nouvellement ouvert au quartier Madan, trouve également bénéfique ce mode d’adaptation du gaz butane au groupe électrogne. “Lorsque j’ai découvert ce système de gaz, mes boissons restent toujours fraîches et les clients abondent. Je fonctionne jusqu’à 23h et avec une bouteille de gaz, je fais deux jours maximum. Imaginez !“, s’exclame-t-il.

Cette pratique tend déjà à se généraliser dans les cabines téléphoniques et même dans certaines églises lors des cultes du dimanche.

Bientôt trois mois dans le noir, les habitants de Koumra ne savent à quel saint se vouer. Les délégations qui viendront battre campagne dans le cadre de la présidentielle sont averties : il n’y a pas d’électricité à Koumra.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra