L’Association pour la récupération des enfants et la défense des droits de l’homme (ARED) a organisé ce mercredi à Koumra un atelier d’information et de sensibilisation du public et des acteurs sociaux sur les conséquences des violences basées sur le genre (VBG) et les mutilations génitales féminines (MGF).

Depuis 2020, une recrudescence des mutilations génitales féminines et des violences basées sur le genre s’observe dans les cantons Bedaya, Bessada, Beborô, Bouna, Koumra, Matekaga, Dilingala, Peni, Dobo, Goundi et Ngangara d’où les filles et femmes sont excisées en masse sous le silence de certaines autorités.

De 2020 à 2023, l’on est passé de 500 à 6213 victimes dont 3306 dans la ville de Koumra constituées des jeunes filles, femmes enceintes et celles qui ont nouvellement accouché.

C’est dans ce contexte que l’ARED avec le soutien technique et financier de la Fondation SWISSAID a mis en œuvre après plusieurs enquêtes, le projet ” Autonomisation des Femmes” pour aller en guerre contre ces pratiques prohibées par les dispositions juridiques et pénales nationales et internationales.

Après le lancement officiel de l’atelier de ce 20 mars 2024 par le secrétaire général de la province du Mandoul, Ahmat Tidjani Ahmat, des échanges entre les participants issus des associations, forces de l’ordre, jeunes, chaîne pénale, des exciseuses et prêtres de l’initiation ont permis de prendre des recommandations suivantes :

Aux chefs coutumiers et traditionnels:

– faire la promotion de l’initiation des filles sans excision appelée “Ndo Gôr”;

À l’ARED :

– étendre son champ d’action dans toutes les localités de la province ;

– créer un centre de prise en charge médicale des victimes de VBG/MGF;

Aux autorités judiciaires :

– appliquer les lois relatives à la lutte contre l’excision en République du Tchad ;

Aux autorités administratives :

– instaurer les journées de sensibilisation en milieu scolaire sur les conséquences de l’excision.

Djongyang Valentin, le représentant du coordonnateur de l’ARED a salué la qualité des échanges entre les participants ayant permis de prendre ces recommandations. Il a invité à relayer le message dans leurs associations respectives, de dénoncer les auteurs, co-auteurs et complices de ces pratiques en vue de leur traduction en justice.

Enfin, aux magistrats et autres acteurs de la chaîne pénale, chacun en ce qui le concerne de veiller à l’application des textes et lois afin de réduire ces phénomènes qui entravent l’épanouissement des jeunes filles et femmes et freinent le développement de la province du Mandoul.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra