A l’occasion de la journée mondiale sans tabac, l’Association pour la défense des droits des consommateurs (ADC) réitère son indignation par rapport à la réduction de la taxe spécifique sur les produits du tabac. Elle demande au gouvernement de respecter ses engagements Internationaux. C’est à travers une déclaration faite ce 31 mai.

Le thème pour cette année 2023 retenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est “Cultivons des aliments, pas du tabac”. La culture du tabac nuit à la santé des consommateurs, à la santé des agriculteurs et de la planète, alerte-t-on.

La campagne 2023 consiste donc à encourager les gouvernements à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac et à utiliser les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition.

‘’Pendant que plus de 3 millions d’hectares de terres dans plus de 120 pays sont utilisés pour cultiver un produit mortel comme le tabac, même dans des pays où les gens meurent de faim, plus de 300 millions de personnes dans le monde sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë’’, déplore l’ADC. D’après l’OMS, le tabac est responsable de 8 millions de décès par an.

Au Tchad, avec le contexte de cherté de vie marqué par la faiblesse de la production alimentaire locale, le ‘’gouvernement doit faire la promotion des produits alimentaires locaux, accompagner les industries agroalimentaires locales au lieu d’accorder des facilités fiscales à certaines entreprises productrices de produits nocifs tels que le tabac et l’alcool, reconnus comme facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT), et qui engendrent des dépenses importantes sur le budget de l’Etat et celui des ménages’’, interpelle l’ADC.

L’association saisit cette occasion pour réitérer son indignation par rapport à la réduction de la taxe spécifique sur les produits du tabac, destinée à financer le régime 3 de la Couverture santé universelle (CSU) qui est passée depuis le 1er janvier de 100Fcfa à 50Fcfa.

Rappelant au gouvernement le respect de ses engagements internationaux, notamment ceux relatifs à la mise en œuvre de Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, l’ADC lui recommande de rétablir la taxe spécifique sur les produits du tabac à 100 FCFA par paquet de cigarette ; de procéder à des augmentations successives des taxes sur les produits du tabac afin de constituer des ressources conséquentes pour le financement de la santé ; de promouvoir de meilleures alternatives pour les cultivateurs du tabac ; de veiller à l’application des dispositions du décret 1523 portant prévention de l’ingérence de l’industrie du tabac ; de mener des actions vigoureuses contre les importations frauduleuses des cigarettes qui ne comportent des avertissements sanitaires ; d’accélérer la mise en œuvre du protocole sur le commerce illicite des produits du tabac.