Certains considèrent Thilam-Thilam comme la pionnière de l’enseignement privé au Tchad, tandis que d’autres la considèrent comme la mère de l’enseignement privé. Ce dernier qualificatif est par ailleurs devenu le surnom de la fondatrice de l’école Thilam-Thilam, Hadjé Marie Toné, dite la « mère de l’enseignement privé », décédée le 6 juillet 2023 à N’Djamena.
« Sans Thilam-Thilam, moi-même et de nombreux Tchadiens ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui. Nous lui sommes éternellement reconnaissants, et elle restera à jamais dans nos cœurs et nos mémoires », témoigne Mahamat Ali, un ancien élève de l’école.
Engagée dans l’éducation nationale depuis 1982, Hadjé Marie Toné a consacré sa vie entière à offrir une meilleure éducation aux Tchadiens. Elle a d’abord fondé l’école pré-primaire Thilam-Thilam en 1982. Après quelques années et avec le succès aidant, elle a ouvert le lycée Thilam-Thilam, puis le lycée technique commercial Thilam-Thilam. De plus, étant passionnée par l’éducation, elle a ajouté l’ISCAM (Institut Supérieur de Commerce, d’Administration des Affaires et de Management) à son tableau de réussites.
Feu Marie était une fervente défenseure de la formation. Loin du bruit et des regards indiscrets, elle a créé un environnement propice pour répondre aux besoins de la nation tchadienne dans les domaines techniques, de la gestion, du commerce, de l’administration et des affaires. Il n’y a pas de plus grand bien à partager que le savoir et la connaissance.
Elle a tracé la voie d’un Tchad responsable et a montré, s’il en était besoin, que ce pays regorge de potentialités inestimables en matière de création d’emplois. Il est clair que la lutte de cette femme pour créer ces établissements n’a pas été facile, mais elle a su braver la chaleur, le froid, la peur et l’angoisse pour offrir au Tchad deux établissements dignes de ce nom. Elle a franchi une étape importante. « Le but était plus social que lucratif, et Thilam-Thilam a été la première école privée tchadienne », déclare Mahamat Ali, ancien élève de l’école.
Son prestigieux établissement Thilam-Thilam a formé de nombreux cadres tchadiens. Son pari a été réussi, car aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de cadres compétents qui occupent des postes de responsabilité au sein de l’administration publique tchadienne, ainsi que dans des entreprises privées et des organisations internationales. Cependant, il a fallu la détermination d’une femme pour transformer ce qui semblait être un rêve en réalité. Plus de 30 ans après sa création, l’établissement semble avoir résisté à l’épreuve du temps et est même devenu une référence nationale en matière d’enseignement privé.
La défunte Hadjé Marie Toné laisse aujourd’hui derrière elle une structure qui propose un cursus allant de la maternelle au niveau Bac+5 universitaire, ce qui constitue une particularité en Afrique centrale et une fierté nationale. Elle est de cette trempe de gens qui, au lieu de montrer le chemin, ouvrent la voie. « Je suis une femme d’action, vous savez. Je préfère faire les choses plutôt que de continuer à y penser », témoignait-elle.