Lundi 27 mars, par un décret, le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, a accordé la grâce présidentielle à 259 personnes arrêtées lors des manifestations du 20 octobre 2022 et condamnées le 2 décembre. Du côté des organisateurs desdites manifestations, réjouissance mais aussi inquiétude car des noms de certaines personnes n’y figurent pas et surtout que nombre des leaders sont en exil.

Ils sont au total 259 personnes à être graciées par un décret présidentiel hier lundi 27 mars. Cette grâce, malgré qu’elle a réjoui les organisateurs de la marche du 20 octobre violement réprimée, des zones d’ombre restent encore non élucidées, selon le porte-parole du parti Les Transformateurs qui a posté sur sa page Facebook que des noms de certains membres ne figurent pas sur la liste des personnes graciées. “Beaucoup de noms des camarades manquent sure cette liste des graciés. Libérez tous nos camarades”, a-t-il posté sur sa page Facebook.

Contrairement à lui, Me Koudé Mbaïnaïssem, un des leaders de Wakit Tamma, lui, s’est réjoui de la grâce accordée aux jeunes marcheurs. “C’est un acte salutaire qui participe au processus de réconciliation nationale tant souhaitée. Cet acte participe aussi à la décrispation politico-sociale”, a indiqué Me Koudé Mbaïnaïssem, lui qui est en exil avec de nombreux autres membres de la coalition pour l’action citoyenne Wakit-Tamma.

Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma, moi-même et de nombreux autres membres et des leaders du parti Les Transformateurs sommes jusque-là en exil. Nous exigeons des garanties pour rentrer au pays même si nous nous réjouissons de la libération de nos membres”, exige-t-il.

Pour le parti Les Transformateurs, l’on ne peut jubiler suite à cette grâce au profit de leurs camarades de lutte arrêtés et condamnés “injustement” au vu et au su de tous, le 20 octobre et les jours qui en ont suivi. “Cette liste de 259, c’est moins de 25% de nos camarades arrêtés et ou portés disparus depuis le 20 octobre. La libération des 75% restant sera le début de la fin d’un mensonge commencé par insurrection et qui finit par attroupement”, a indiqué Dr Succès Masra, président du parti Les Transformateurs. Quant à Ray’s Kim, porte-parole des transformateurs, “il est juste en train de faire jour et tout finira par se savoir. Arrêtés pour insurrection, c’est plutôt au motif d’attroupement non autorisé qu’ils sont graciés. C’est seul au Tchad qu’on peut gracier un innocent. On ne peut pas se réjouir du fait que l’on a tué, arrêté, condamné ensuite libéré des citoyens qui n’exprimaient que leur droit constitutionnel. Nous constatons que plus de 300 de nos camarades n’ont pas répondu à l’appel de cette grâce présidentielle”, fait entendre Ray’s Kim.

Et ce dernier de s’interroger : “où sont passés le reste de nos camarades ? Nous voulons des réponses. Nous demandons à l’auteur de cette grâce de nous situer sur le cas de nos camarades silencieux sur cette liste et exigeons que justice soit rendu à toutes les victimes sans exception de toutes les exactions qui ont eu lieu avant et après le 20 octobre 2022″.