Par un décret signé ce 27 Mars, le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno a accordé une grâce aux personnes arrêtées et condamnées suite aux manifestations du 20 Octobre 2022. Un geste qui vise à accorder une chance à la réconciliation nationale mais jugé insuffisant.

Ce sont au total 259 personnes à avoir bénéficié de cette grâce présidentielle. Une décision appréciée timidement par Dr Nasra Djimasngar, analyste politique. Selon lui, cette grâce présidentielle ne permettra pas une réconciliation nationale globale. “A mon avis, je dirais qu’elle contribue à la réconciliation nationale mais dans une proportion très négligeable parce que du côté de la rébellion Fact, la lutte continue encore de plus belle”.

Il poursuit que ce geste n’est pas suffisant mais il faudrait également se pencher sur les mobiles de ces manifestations. ” Il n’y a que ceux qui ont été arrêtés pendant les affrontements qui sont graciés, ça été la promesse du chef de l’état qui a été ténue mais je voudrais aller plus loin. Qu’est ce qui a occasionné cette rébellion et les manifestations du 20 octobre ? C’est après cela qu’on pourra se prononcer sans risques de se tromper si ces grâces peuvent contribuer à la réconciliation nationale” a-t-il évoqué.

Pour lui, cette grâce doit être étendue notamment à Dr Masra succès, président du parti les Transformateurs et l’un des initiateurs de cette manifestation du 20 octobre, manifestation suite à laquelle il a dû quitter le Tchad. ” S’il est à l’intérieur du pays, sa contribution est attendue et est importante comme celle des autres. Je crois qu’il n’est pas le seul leader a avoir appelé à cette marche. Il y avait également les organisations de la société civile et certains leaders qui sont déjà rentrés. Donc pour moi il a sa place au pays et sa voix est audible“, estime Dr Nasra.

Alors que les membres de la rébellion Fact ont été gracié ce 25 Mars, Mahamat Mahdi Ali, leur leader ne fait pas partie de la liste. Une décision que comprend l’analyste. ” Quant au président du Fact, je pense que cette décision qui a été prise par le président de transition n’est pas de l’amnistie mais plutôt une grâce qui est accordée parce qu’un jugement avait été rendu et c’est après cela il y’a eu la grâce présidentielle donc c’est normal que Mahdi ne soit pas concerné“.

Pour lui, ” Il est un chef rebelle donc il attend comme d’autres chefs rebelles, des négociations sérieuses en vue d’un accord global de retour à la paix. Lorsque ces négociations seront entamées comme ça a été le cas à Doha pour plusieurs, j’appelle de tous mes vœux que le gouvernement négocie mais très sincèrement avec tous les mouvements qui sont restés encore en rébellion afin qu’il regagnent le bercail“.