Depuis des années, le Tchad fait face à un dilemme coûteux et embarrassant: le manque de stades homologués pour accueillir ses événements sportifs internationaux. Cette lacune a contraint le pays à louer des stades chez ses voisins, à des prix exorbitants, laissant derrière lui un trou béant dans son budget et une image écornée de son engagement envers le sport national.

Avec l’annonce de la location du stade Omnisports de Yaoundé pour un match crucial contre les Îles Maurice, le coût de cette démarche devient plus apparent que jamais. À un montant ahurissant de 26 millions de FCFA par match, le Tchad se retrouve à payer le prix fort pour ce qui aurait dû être un avantage à domicile. Mais cette dépense n’est que la pointe de l’iceberg.

En envisageant les huit matchs restants à domicile pour les éliminatoires de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2026, le total s’élève à une somme vertigineuse de 208 millions de FCFA. Et ce n’est là qu’une fraction des coûts totaux. Il faut également prendre en compte les frais de transport international, les dépenses de logement, les déplacements interurbains et les coûts de restauration pour l’équipe et le personnel.

Ce manque à gagner est non seulement financier, mais aussi une perte d’opportunités pour le développement du sport national. Avec ces ressources gaspillées dans la location de stades étrangers, le Tchad néglige la possibilité d’investir dans ses propres infrastructures sportives, un investissement qui aurait des retombées à long terme sur le développement du sport dans le pays.

La lenteur dans la rénovation du stade Idriss Mahamat Ouya, initialement prévue pour fin 2022, est une autre source de frustration et de déception pour les amateurs tchadiens de ce sport. Cette situation révèle une incapacité à planifier et à exécuter efficacement des projets d’infrastructure, compromettant ainsi la capacité du pays à accueillir des événements sportifs majeurs et à promouvoir une culture sportive solide.

Il est grand temps que le gouvernement tchadien prenne des mesures concrètes pour remédier à cette situation désastreuse. Investir dans la rénovation et la construction de stades locaux devrait être une priorité absolue. Non seulement cela réduirait les coûts à long terme, mais cela contribuerait également à renforcer l’identité nationale, à stimuler l’économie locale et à offrir des opportunités pour les athlètes tchadiens de briller sur la scène mondiale. Bref, le Tchad ne peut plus se permettre de payer le prix fort pour son manque de stades. Il est temps d’agir, de transformer cette honte en fierté et de donner aux sportifs tchadiens les infrastructures dont ils ont besoin pour exceller.