Mahamat Allamine Abakar a été désigné sélectionneur national de l’équipe de football le weekend dernier. Il a pour mission de qualifier le Tchad à la Coupe d’Afrique nations (Can) 2023. Mais le technicien n’a pas encore pris service.  Est-ce qu’il est l’entraîneur qu’il faut ?

Mahamat Allamine Abakar prend les rênes d’une équipe nationale à bout de souffle. Sa mission est de qualifier les Sao pour la première fois à la Coupe Afrique des nations (Can). Surtout celle prévue en Côté Ivoire en 2023. Une mission titanesque pour celui qu’on surnomme « Coach Boli ».

Depuis sa désignation, l’ex entraineur d’As CotonTchad de N’Djamena n’a pas encore pris service. Pour cause, sa nomination n’est pas encore actée par le ministère des Sports. Des bruits courent qu’il n’a pas la priorité de certains décideurs du football tchadien. Mais selon nos informations, il ne tardera pas être confirmé à la tête des Sao senior.

Pas seulement là que Mahamat Allamine Abakar ne fait l’unanimité. Ses pairs estiment qu’il est un bon entraineur. Qu’il a la capacité d’être le nouveau patron des Sao senior. Mais que le moment est mal choisi pour lui.

Selon eux, il hérite d’une équipe nationale inexistante même sur le papier alors que le Tchad veut impérativement se qualifier pour la Can. Une pression énorme pour celui qui a fait ses preuves qu’avec l’équipe nationale de catégorie inférieure.

« Il faut un entraineur étranger et expérimenté ». D’après les soutiens de cette proposition, l’expérience a démontré qu’un coach expatrié est mieux respecté dans son travail par les autorités. Sous les ordres de Jean Paul Akono, Shérif El Khashba ou Emmanuel Tregoat, les Sao étaient mieux traités, confient-ils. Le staff  bénéficiait presque de tout : mise au vert, matches amicaux internationaux… Ce qui ne fut pas le cas sous le règne de Yann Djim Ngarlemdana, Modou Kouta ou Yamtamadji Djimtan. Ces derniers ont toujours fait avec les moyens du bord : préparer les Sao à moins de deux ou un mois de l’échéance.  Et c’est qui se dessine pour Mahamat Allamine Abakar.

A environ 40 jours du match contre la Gambie au tour préliminaire, Boli n’est pas encore confirmé à son poste. Il n’y a pas un championnat en cours pour présélectionner les joueurs. Cette compétition est annoncée pour le 15 février.  Mais des dirigeants de club boudent et conditionnent leur participation par le financement.

Coach Boli a deux matches contre la Gambie en mars s’il venait à être confirmé à la tête des Sao pour tenter de relever le défi. Une mission que n’a réussi aucun sélectionneur national jusqu’à l’heure actuelle : qualifier les Sao à la phase finale de la Can. Et l’ancien technicien du club Gazelle FC va faire comme ses prédécesseurs nationaux : mettre une équipe nationale sur pied en un temps record, sans un championnat et avec des joueurs quasiment à la porte de sortie. Il pourra peut-être compter sur les joueurs évoluant dans les championnat étrangers.  

Là aussi, le Tchad ne compte que peu de joueurs compétitifs. La grande partie de ces joueurs ne sont pas titulaires ou peinent à se faire une place sur le banc. La carte joker du coach Boli serait peut-être les binationaux. Il va tenter de convaincre des joueurs comme Kevin N’Doram ou Loum Tchaouna de jouer pour le Tchad. Mais pour parvenir à les enrôler, il lui faut un projet sportif solide, une bonne finance et du temps. Ces trois points font défaut à Boli, peut-être pour l’instant.

La mission assignée à Mahamat Allamine Abakar s’annonce impossible pour les observateurs du football tchadien. Pour eux, il faut préparer la Coupe d’Afrique de 2025. Et il faut commencer à la base avec la relance des activités de l’Académie de football de Farcha ; le championnat national, engager les Sao cadets, juniors dans des compétitions sous régionales,  continentales  et recruter un sélectionneur national expatrié et expérimenté. Sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets.