Dans le cadre de la fête de l’Internet, la directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE), Assadya Mahamat Nour, a animé la thématique sur les défis et enjeux de la cybersécurité.  

Un tiers (30%) des habitants en Afrique subsaharienne utiliseront l’Internet mobile d’ici 2022, et près de 40% d’ici 2025. L’adoption des technologies s’accélère selon les âges. Par exemple, les personnes âgées en plus de 7ans utilisent le téléphone fixe, plus de 38 ans la radio, plus de 13 ans le téléviseur, plus de 4 ans l’internet, plus de 1 an Facebook, 9 mois twitter et moins de 10 jours les jeux Pokémon.  Ce sont les temps nécessaires pour atteindre 50 millions d’utilisateurs.

La digitalisation est un eujeu pour les administrations. Il y a des enjeux pour les usagers qui est de rendre les services publics disponibles 24/7, étendre l’accessibilité des services aux nouveaux canaux digitaux, améliorer le confort des usagers du service public, améliorer et accélérer le suivi et le traitement des demandes, assurer une plus grande transparence et proactivité de l’administration, favoriser une plus grande participation des citoyens (citoyenneté).

Les enjeux pour l’administration sont de simplifier et d’optimiser les procédures administratives, réduire et optimiser les délais et les coûts de fonctionnement, valoriser les ressources et les compétences des structures administratives, décloisonner et améliorer le fonctionnement interne de l’administration, faciliter la communication et l’échange entre administrations et renforcer la sécurité et la confiance numérique.

C’est quoi la cybersécurité ?

Selon la directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE), Assadya Mahamat Nour, la cybersécurité est l’état recherché pour un système d’information lui permettant de résister à des événements issus du cyberespace susceptibles de compromettre la disponibilité, l’intégrité ou la confidentialité des données stockées, traitées ou transmises et des services connexes que ces systèmes offrent ou qu’ils rendent accessibles. « La cybersécurité fait appel à des techniques de sécurité des systèmes d’information et s’appuie sur la lutte contre la cybercriminalité et sur la mise en place d’une cyberdéfense » explique-t-elle.

Les impacts sont considérés comme :

  • sur l’image/ la vie privée : diffamation de caractère, divulgation d’informations personnelles et harcèlement,
  • Usurpation d’identité : « Vol » et réutilisation de logins/mots de passe pour effectuer des actions au nom de la victime.
  • Perte définitive de données : Malware récents (rançongiciel) : données chiffrées contre rançon, Connexion frauduleuse à un compte « cloud » et suppression malveillante de l’ensemble des données.
  • Impacts financiers : N° carte bancaire usurpé et réutilisé pour des achats en ligne, Chantage (divulgation de photos ou d’informations compromettantes si non-paiement d’une rançon).

Le détournement des TIC des fins de cyberharcélement sont :  

– la difficulté d’identification des cyberharcéleurs ;

– l’inséparabilité de la victime de ses cyberharcéleurs ;

– l’aspect dématérialisé des échanges électroniques ;

– la quasi-absence de supervision dans les discussions en ligne ;

– le caractère public.

La directrice relève enfin qu’il y a des mesures juridiques qui pénalisent les criminels. Il s’agit du code pénal tchadien du 8 mai 2017 qui prévoit en son Titre 6 (intitulé « Des atteintes à la tranquillité et à l’honneur des personnes »), Chapitres 3 et 4 (intitulés respectivement « Des menaces » et « Du harcèlement sexuel et des traitements dégradants ») les sanctions relatives à tous les aspects du cyberharcélement et la Loi N°009/PR/2015 portant cybersécurité et lutte contre la cybercriminalité prévoit également des sanctions en la matière, beaucoup plus sévères que celles prévues par le code pénal, notamment lorsque les violences incriminées ont trait au racisme, au tribalisme ou à la xénophobie en général.