Sur le pont à double voie, la monotonie de l’embouteillage dépasse plus d’un. Traverser ce pont à certaines heures est un véritable chemin de croix. Le petit pont, interdit depuis quelques années aux engins à quatre roues, n’est pas mieux loti.

L’unique pont à double voie qui sert d’entrée et de sortie au sud de N’Djamena est plus que saturé ces derniers temps. Aux heures de pointe comme le matin, entre 6h30 et 8 heures et les soirs, entre 16 heures et 18 heures, la circulation sur ce pont est insoutenable.

Des piétons, des motocyclistes, des voitures, des véhicules gros-porteurs et des chevaux transportant les bouses se disputent le passage pendant ces heures. Pour les parents d’élèves fréquentant de l’autre côté du pont, c’est un calvaire car leurs enfants arrivent à l’école presque toujours en retard. “Le pont de Chagoua, est très étroit et ne présente aucune sécurité donc c’est risqué de passer par là-bas. Malgré son état de délabrement avancé, il est toujours saturé. Quant au pont à double voie, ce n’est pas la peine ces derniers temps. J’éprouve des difficultés à arriver au bureau à l’heure et pareil pour mes enfants que le clandoman doit conduire à l’école”, se lamente dame Allarenne.

Au-delà de tout cela, les chevaux avec les charettes disputent le passage avec les autres usagers du pont. “Ce qui est marrant, les chevaux qui transportent les bouses n’avancent pas vite et en plus de cela, les gros-porteurs tombent pratiquement chaque jour, sinon à l’heure de pointe, en panne en plein milieu du pont créant des embouteillages durant plusieurs heures. Certains véhicules doivent simplement être retirés de la circulation car on se demande si ce sont des férailles ou des véhicules”, s’emporte Djimet.

Malgré tout cela, la CCR, la Compagnie de la circulation routière, qui devrait sévir face à certaines pratiques afin de ramener certains conducteurs à la raison et à l’ordre se manifeste impuissante. “Comment comprendre qu’il y ait une décision de la mairie interdisant la circulation des gros-porteurs à certaines heures mais on les voit chaque jour pendant ces heures !”, s’exclame un agent du ministère des Finances. “Et d’ailleurs, même, le directeur général de la Police nationale a rappelé cette interdiction il y a quelques jours. Malheureusement, on ne constate aucun changement sur le terrain comme si les décisions au Tchad sont prises pour orner le rayon des documents administratifs”, s’interroge un conducteur de retour d’un enterrement au cimetière de Toukra.

Pour un conducteur de minibus sur la route Kousseri – N’Djaména, les agents de la Compagnie de la circulation routière (CCR), censés faire respecter la loi et le code de la route et certains interdits en conduite sur les routes, s’adonnent plus à la raquette, le fameux “agal goro”, que de faire le travail à eux confié. “On me taxe à chaque fois que je transporte les marchandises vers N’Djaména, 500 à 1 000 francs CFA sur plusieurs postes sans aucun document justificatif si ce n’est pas l’enregistrement de l’immatriculation de mon bus pour ne pas payer plusieurs fois à chaque fois que je fais les navettes”, explique ce dernier tout en colère.

De tout ce qui précède, appelle-t-il, les autorités doivent une fois de plus rappeler leurs agents à l’ordre afin de réguler plutôt la circulation que de racketter les paisibles citoyens. “Vivement que les autorités entendent nos cris”, souhaite un habitant du quartier Walia.