Si le Bureau exécutif national du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) a appelé à la reprise des cours ce 13 novembre, le Comité de crise du même syndicat, a convoqué plutôt une assemblée générale qui a été empêchée par les forces de l’ordre.

L’école du centre, où doit se tenir l’assemblée générale des enseignants, est dès la matinée de ce 13 novembre quadrillée par les forces de l’ordre. Le portail principal de l’école est fermé et des policiers éconduisent tous ceux qui voudraient y pénétrer. L’entrée secondaire est ouverte, mais seulement à ceux qui font partie de l’administration de ladite école.

Véhicules garés, armes à la main, d’autres policiers font des navettes autour de cette école. Pendant ce temps, les enseignants tentent en vain de rejoindre la cour de l’établissement. « On nous empêche de tenir notre assemblée générale mais cela n’entamera pas notre élan. Ils doivent verser la totalité des sommes qui nous sont dues sinon il n’y aura pas de cours », affirme un enseignant assis sur sa moto.

Entre collègues bloqués à l’extérieur, les échangent sont animés. « Cette année, les militaires vont prendre notre place », lance un autre. La sécurité du président du comité de crise inquiète. « Certainement, sa maison serait aussi prise d’assaut par les policiers », redoute un enseignant.

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Apparemment, enseignants et élèves ont suivi le mot d’ordre du comité de crise. Au lycée Felix Eboué, le plus grand lycée du Tchad, la reprise des activités n’est pas effective. Un enseignant a tenté de faire cours mais a été perturbé. Des élèves perturbateurs ont été identifiés et leurs parents ont été convoqués par l’administration.

« Il y a une contradiction entre les membres du SET et les enfants ne savent quoi faire. Il y a donc une absence des enseignants et élèves comme vous le constatez », indique Chamsadine Mahamat Dahab, un des deux proviseurs du lycée.

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A Walia, des élèves du grand lycée public de ce quartier du 9e arrondissement de la capitale, sont descendus dans les rues. Sifflets en main, ils ont contraint des élèves des lycées privés comme Agora, Bourgeon à sortir des salles de classe.

Les enseignants revendiquent leurs salaires, primes et avantages amputés depuis 2016. Le SET informe qu’il y a un début d’exécution des revendications, d’où la suspension de la grève. Par contre, le comité de crise l’a maintenue, jusqu’à satisfaction totale.