Dans les distinctions qu’accorde le gouvernement à des personnalités, tchadiennes comme étrangères, figure l’Ordre national du Tchad. Chaque année, ou à des occasions, le président de la République décerne cette distinction. De quoi s’agit-il ? Tchadinfos a lu les textes pour vous donner plus d’explications sur cette dignité.
L’Ordre national du Tchad a été créé par le décret n°71 du 12 avril 1960. Il a pour but de reconnaitre et récompenser les services rendus à la République du Tchad dans sa promotion humaine, économique, sociale et dans tous les autres domaines. Il est destiné aussi à constituer un groupement lié par les liens fraternels et hiérarchiques de l’ordre, pour être l’exemple et le modèle des vertus civiques et du dévouement à la République.
L’Ordre national du Tchad dispose ainsi des insignes. En effet, l’insigne de l’ordre national du Tchad est constitué par une croix de Malte à quatre branches de couleur vermillon de 50 millimètres de diamètre. Le centre de la croix est occupé par un cercle de 21 millimètres et demi de large. A l’avers, une étoile d’or à six branches est inscrite sur fond bleu nuit à l’intérieur de cette bordure dorée. La bordure dorée porte les mots « République du Tchad, ordre national ». Au revers, la bordure dorée porte la devise « Unité Travail Progrès », le cercle intérieur portant croisés sur fond noir deux drapeaux du Tchad (bleu or rouge).
La croix repose par les extrémités de ses branches sur une couronne de palmes dorée. Elle est surmontée par un éléphant de métal doré, aux oreilles écartées, se présentant à l’avers de face avec défenses couleur ivoire, et au revers se présentant de dos.
La décoration est suspendue à un ruban de 27 millimètres de large, couleur jaune citron, avec de chaque côté deux raies vert-feuille d’un millimètre de large, les raies extérieures étant à trois millimètres du bord et l’intervalle entre les deux raies étant de 1,5 millimètre.
L’Ordre national comporte alors trois grades qui sont chevalier, officier et commandeur. Le chef du Gouvernement accède directement et de plein droit à la dignité de grand-croix. Il est pour la durée de ses fonctions, grand-maître de l’ordre, dont il porte le grand-cordon. La dignité de Grand-maître est représentée par le collier de l’ordre.
Le décret précise que « nul ne peut être l’objet d’une nomination s’il n’est âgé de 25 ans révolus au 1er janvier précédent la promotion s’il ne justifie de cinq années au moins de services civils ou militaires ou de pratique professionnelle », par ailleurs, « nul ne peut être admis dans l’ordre national du Tchad dans un grade supérieur à celui de chevalier ». La promotion au grade d’officier est subordonnée à une ancienneté de cinq ans dans le grade de chevalier. Par contre, la promotion au grade de commandeur est subordonnée à une ancienneté de cinq ans dans le grade d’officier.
L’accession à la dignité de grand-croix ne peut être opérée sans ancienneté de deux ans dans le grade de commandeur sauf en ce qui concerne les membres de l’ordre ayant rendu des services exceptionnels à la République.
Par dérogation, la dignité peut être accordée aux personnalités éminentes ressortissant d’autres Etats de la Communauté. Des nominations qui devraient être prononcées en conseil des ministres et subordonnées à l’avis favorable du conseil de l’ordre.
Effectivement, la dignité est gérée par un conseil de l’ordre qui comprend un chancelier et six membres nommés par décret pour cinq ans et pouvant être renommés à l’expiration de ces délais. Deux de ces membres doivent être obligatoirement choisis parmi les membres nommés de la cour constitutionnelle. Un membre du conseil de l’ordre peut être suspendu temporairement ou radié sur avis du conseil de l’ordre. Ces mesures sont prises par un décret.
Le conseil de l’Ordre national du Tchad veille à l’observation des statuts, à la régularité des dossiers de candidature, à l’honorabilité et à la dignité des membres de l’ordre. Il donne son avis sur les propositions de nomination, de promotion, sur les mesures disciplinaires, notamment le blâme et l’exclusion pour tout acte contraire à l’honneur. L’exclusion est prononcée par décret.