Deux économistes de la Banque mondiale, Claudia Noumedem Temgoua et Aboudrahyme Savadogo, dans une publication, ont fait de propositions pouvant aider le Tchad à améliorer sa résistance aux inondations. Pour eux, des reformes politiques pourraient renforcer la capacité du pays à s’adapter et à réduire l’impact des inondations.

Le Tchad, faisant partie de la région du Sahel, se classe parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique tout en ayant l’un des taux de pauvreté les plus élevés. Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les températures au Sahel augmenteront d’au moins 2°C entre 2021 et 2040. Et que les précipitations deviendront plus irrégulières.

Et le GIEC de poursuivre qu’en l’absence d’investissements urgents dans l’adaptation au climat, les pays du Sahel pourraient connaître une réduction de 7 à 12% de leur Produit Intérieur Brut (PIB) annuel d’ici 2050 et cela conduirait 13,5 millions de personnes supplémentaires en situation de pauvreté. “Le PIB du Tchad pourrait être réduit de 10,5% d’ici 2050, ce qui aggraverait la pauvreté, en particulier dans les zones rurales et les communautés frontalières vulnérables”, écrivent les deux économistes.

Et d’alerter qu’ “une urbanisation rapide et non planifiée, la dégradation de l’environnement et le changement climatique amplifient les risques d’inondation au Tchad”. Pour eux, les centres urbains tels que N’Djaména sont particulièrement exposés aux risques d’inondation des zones bâties avec 14 et 74% d’exposition à des inondations, avec des périodes de retour respectivement de 1 sur 10 et 1 sur 100 ans.

L’insuffisance de drainage des eaux pluviales et de gestion des inondations, souvent obstruées par une mauvaise évacuation des déchets, augmente la probabilité et l’impact de crues soudaines. L’expansion incontrôlée des agglomérations et les pratiques de construction non conformes aux normes contribuent à accroître les risques d’inondations dans les zones urbaines”, font savoir les deux économistes de la Banque mondiale.