Le Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP) est considéré par certains partis comme un organe au service des autorités de la transition. Ce qui justifie leur mise en retrait.

A la cérémonie d’adhésion de huit partis au Cadre de concertation des partis politiques le 26 août, le coordonnateur dudit Cadre, Dr Nasra Djimasngar, a appelé les partis qui sont en dehors de cet organe, à les rejoindre pour dialoguer. Pour lui, le dialogue reste une arme puissante pour trouver des solutions aux problèmes du Tchad. Appel que beaucoup de partis ne se disent pas prêt à y répondre.

L’Union des forces démocratiques et républicaines (UFDR) ne fait pas partie du CNCP. Une position pleinement assumée par son président, Baba Ahmat Baba. « Le CNCP ne servira simplement qu’à valider les actions politiques de la junte et lui permettre de se pérenniser au pouvoir. Pour nous, un CNCP doit être indépendant. Ça devrait être une initiative de nous les partis politiques de décider de manière consensuelle de mettre en place un organe de concertation. Dès le départ, on a compris que ce CNCP serait une coquille, un outil vide », critique-t-il.

L’UFDR se dit confortée dans sa position par la récente éjection du 1er coordonnateur de ce Cadre. « L’histoire nous a donné raison parce que quatre mois après sa création, son coordonnateur a été remplacé par un arrêté du ministre de l’Administration du territoire après une réunion au siège du Mouvement patriotique du salut (MPS). Ce Cadre est devenu une division ou une direction du ministère. Pour nous, une telle institution n’est plus crédible. Elle ne peut pas parler au nom des acteurs politiques sérieux. Pour nous, ce Cadre n’existe pas », affirme sèchement Baba Ahmat Baba.

A l’image de l’UFDR, le parti Les Patriotes n’a pas signé le protocole d’accord instituant le CNCP. Bien que le Cadre soit une émanation du dialogue national, ce parti ne l’imaginait pas sous sa forme actuelle.

« Le Cadre doit être fondé essentiellement sur la bonne foi et la volonté de trouver une véritable solution pour notre pays. Et non un groupement d’amis unis par l’ambition de soutenir le régime actuel et dans le mépris total de ce que veut le peuple. Nous ne voyons pas comment cette organisation peut nous aider à changer les efforts actuels de confiscation du pouvoir par le gouvernement ; ou même à corriger leur méthode d’exclusion », estime son président, Nasour Ibrahim Koursami.

Tant que le CNCP, « créé et financé par le gouvernement, et sera dirigé par les personnes nommées par le gouvernement pour le servir », le parti Les Patriotes va rester « en dehors » de ce Cadre.