Les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont exhorté mardi le continent à intensifier les efforts de lutte contre le changement climatique, tout en demandant un financement accru de la part des principaux contributeurs d’émissions.

Les dirigeants, qui s’exprimaient à l’occasion d’une session de haut niveau du Sommet africain sur le climat qui se déroule dans la capitale kényane Nairobi, ont noté que le continent devait intensifier son action en faveur du climat.

Selon Azali Assoumani, président en exercice de l’Union africaine (UA) et président des Comores, les pays du continent doivent mettre en œuvre leurs ambitions climatiques contenues dans diverses stratégies et politiques locales et régionales.

“Ce forum arrive au bon moment pour que nous développions les bonnes stratégies et partagions les responsabilités et les solutions. En tant qu’Afrique, nous devons profiter de cet événement et définir des collaborations pour une action climatique concrète”, a-t-il ajouté, appelant les pays africains à investir dans des technologies modernes susceptibles de contribuer à avertir les populations des événements climatiques néfastes imminents, dans le cadre des mesures d’atténuation.

De son côté, William Ruto, président du Kenya et président du Comité des 10 dirigeants africains sur le changement climatique de l’UA, a souligné que le sommet offrait à l’Afrique l’occasion de trouver des solutions aux défis mondiaux, ajoutant que le changement climatique “constitue le plus grand défi pour le bien-être de l’humanité et l’existence de la vie sur terre. Seule notre action coordonnée peut arrêter les gaz à effet de serre et réduire leur concentration dans l’atmosphère, afin de réduire le réchauffement climatique”.

Demandant aux dirigeants africains de donner la priorité à l’action en faveur du climat en l’intégrant dans leurs programmes de prospérité partagée, le chef de l’Etat kényan a estimé que la lutte contre le changement climatique produirait des solutions pour gérer la crise qui frappe actuellement l’Afrique.

Selon le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly, l’accès au financement est le plus grand défi auquel les pays africains sont confrontés alors qu’ils s’efforcent de résoudre les effets du changement climatique. Il a appelé à un nouveau type de financement climatique qui ne prive pas les pays du financement du développement, ajoutant : “l’Occident doit transformer les dettes africaines en financements pour le climat. L’Afrique a besoin de 100 millions de dollars pour financer la lutte contre le changement climatique, mais c’est un argent qu’elle ne peut pas réunir alors qu’elle paye sa dette.”

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a pour sa part observé que si le changement climatique n’est pas arrêté, il exercerait une pression insupportable sur les systèmes alimentaires du continent, rappelant que le changement climatique avait déjà provoqué une détresse économique et sociale en Afrique, car près de 18 millions de personnes avaient été touchées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, tandis que le cyclone Freddy avait tué 700 personnes au Malawi, au Mozambique et à Madagascar.

L’Afrique a besoin de 160 milliards de dollars pour développer diverses infrastructures et les rendre résilientes aux menaces du changement climatique, a-t-il poursuivi, appelant à transformer les défis climatiques en opportunités et à se préparer à la COP28.