PEINTURE – D’origine tchado-suisse, Amata Laoutaye alias Lty est une peintre de couleur et de détails qui font sortir le réalisme de ces œuvres. Dans ses productions, Lty met en scène la vie : les hommes, les animaux, les plantes et les éléments.
Né à Muri en Suisse d’un père tchadien et d’une mère suisse, la jeune femme de 25 ans s’est longtemps cherchée une place dans la société. Mais en 2015, elle trouve son chemin, sa passion pour le dessin et la peinture sera désormais son gagne-pain. En effet, après son brevet obtenu au lycée Montaigne, Lty se rend en Suisse pour poursuivre ses études et finit par faire plusieurs stages dans plusieurs domaines.
« J’ai quitté le Tchad en 2011 pour aller continuer mes études. Je ne savais pas quoi faire donc je sautais de stage d’apprentissage en stage. Je faisais des lettres de motivations pour un apprentissage mais on ne m’a jamais prise. Je ne me sentais jamais à l’aise dans ces métiers et je laissais tomber. Je suis venue au Tchad pour les vacances. A mon retour, ma mère m’a dit que je ne pouvais plus sauter de métier en métier. Que je trouve un travail et j’ai décidé à ce moment de faire de la peinture mon métier », raconte l’artiste Lty.
Tout premier pas
Le 9 octobre 2018, Lty assure le vernissage de sa toute première exposition-vente à l’Institut français du Tchad. Pourquoi faire une exposition cette année là ? « J’avais peut-être peur de faire le pas et je n’avais personne qui m’aidais aussi à sortir. J’ai grandi au Tchad mais je connaissais pas trop les circuits. C’est ma rencontre avec Taoufiq qui à changer les choses. J’ai eu le courage de sortir. En plus, le directeur de l’IFT ne m’a pas demandé mon avis. Il m’a dit, je te mets une date pour l’exposition point. C’est comme ça que ça s’est réalisé », explique Lty.
D’ailleurs le tableau intitulé « une peule à New-York » a été achevé juste deux heures avant le vernissage. « Mon exposition m’a marquée. C’était là, mon tout premier pas. C’est à partir de là que le public tchadien a commencé à me voir », nous confie Lty.
Style
Les dix-neuf tableaux exposés ce jour ont tous un point commun, les différentes couleurs qui en ressortent. L’artiste Lty aime que ses œuvres retiennent l’attention peut-être une relique de son rêve d’enfance, devenir mannequin. « Mes tableaux sont très coloré parce que j’aime l’éclat de ce mélange de couleur là, c’est beau et ça frappe à l’œil. C’est mon style. »
Un aspect primordial quand on est en face d’un tableau de l’artiste est la finesse des détails. « Le plus important ce sont les détails, je suis maniaque la dessus. Je ne peux pas m’empêcher d’entrer dans les détails. C’est pourquoi je suis plus dans le réalisme et j’y ajoute un éclat de couleur. Du réalisme mais avec un peu de la fantaisie sinon ça serait de la photographie », indique Lty.
Lty le dit avec assurance, le dessin et la peinture ont toujours été une partie de sa vie. Mais 2017, quand elle a décidé de devenir peintre, elle est repartie en Suisse faire des études d’art. Quatre mois pour apprendre les bases de son art au coté de BonValet, professeur d’art suisse.
Vivre de son art
Le défi de Lty à ce jour est de vivre de son art. C’est pour cela qu’elle cumule les disciplines artistiques. « C’est difficile, c’est pour cela qu’il faut avoir plusieurs flèches à son arc. Je ne fais pas que les tableaux, je fais aussi la peinture murale, la sculpture sur les calebasses et en fil de fer, je fais aussi un peu de graphisme. Comme mon mari est photographe, on s’entraide. Ce qui aide a remplir les fins de mois, on va dire les fins de semaine ici au Tchad », nous confie l’artiste. Les peintures murales sont les plus sollicitées et permettent d’avoir un plus d’argent dans la poche.
L’artiste Lty a aussi plein de projets dans la tête. Elle souhaite aussi faire des sculptures en fil de fer en plus de ce tableau à l’avenir. Elle prépare déjà sa prochaine exposition qui se fera à la fin de cette année. Une exposition pour aider à la construction d’un orphelinat. Lty est donc cette jeune peintre qui veut mettre plus le Tchad en valeur.