Plus de 400 rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ferme et des dommages et intérêts à payer pour notamment actes de terrorisme, atteinte à la vie du président Idriss Deby Itno. Le leader du FACT, Mahamat Mahdi Ali, a été condamné à de la prison à vie par contumace. Pour le politologue, Dr Evariste Ngarlem Toldé, c’est ‘’un très mauvais signe’’.

Ce verdict tombe deux semaines après la reprise, à Rome, des concertations entre les groupes rebelles non signataires de l’accord de Doha. Une rencontre de quatre jours (6 au 9 mars) sur initiative de la Communauté Sant’Egidio pour ‘’des échanges sur la situation politique et sécuritaire au Tchad. C’est la troisième rencontre de ce type depuis le 20 janvier 2022’’, indiquait un communiqué.

Ces condamnations ne sont pas de nature à installer un climat de confiance et de dialogue entre le gouvernement et ces groupes rebelles dont le FACT, estime Dr Evariste Ngarlem Toldé. ‘’C’est un très mauvais signe. Le chef de l’Etat avait fait un rétropédalage par rapport aux événements du 20 octobre. D’abord en s’excusant sur ce qui s’est passé et en reconnaissant que c’était une manifestation qui s’est déroulée et qui a été réprimée. Il avait même montré des bonnes dispositions en promettant la libération des rebelles avant, pendant et après le dialogue national. Ce verdict risque de pousser les rebelles dans leur dernier retranchement’’, redoute-t-il.

S’il y a une reprise de dialogue entre le gouvernement et ces groupes, il pourrait se compliquer. ‘’ Ils (rebelles) feront tout pour mettre la barre très haute. Ça serait une condition (leur libération) quant à une reprise de négociations que les Tchadiens appellent de leur vœu’’, relève le politologue, espérant que le président de transition fasse un pas vers l’apaisement des tensions. ‘’Il dispose de son pouvoir discrétionnaire pour gracier ceux-là. Mais, on ne peut présager de l’avenir’’, dit Dr Evariste Ngarlem Toldé.