Hier soir, alors que le soleil déclinait sur N’Djaména, la capitale du Tchad, une série d’incidents majeurs a paralysé la principale axe de circulation, plongeant une partie de la ville dans un chaos inédit.

Tout a commencé sur le pont de l’unité, communément appelé le pont à double voies. Une panne de véhicule est survenue aux alentours de 17 heures, bloquant toute circulation jusqu’à minuit. Ce pont vital relie N’Djaména à l’un de ses plus grands quartiers, Walia, et constitue la seule voie de ravitaillement reliant la capitale et le reste du pays aux marchandises en provenance du sud et des pays voisins, notamment le Cameroun et le Nigeria.

Mais les ennuis ne se sont pas arrêtés là. À quelques kilomètres de là, le pont étroit de Chagoua, déjà très vieillissant, a également été bloqué. Malgré l’interdiction formelle du passage des véhicules, ces derniers ont continué à s’y aventurer à cause de l’embouteillage au niveau du pont à double voies, créant un deuxième embouteillage majeur.

Face à cette situation critique, l’intervention de la Brigade de la Circulation Routière (BCR), selon les témoignages recueillis, s’est avérée largement insuffisante, voire inexistante, exacerbant ainsi la frustration et la colère de la population.

Pour les habitants de N’Djaména, notamment des quartiers Walia, N’Dingangali, Toukra, etc. dans le 9ème arrondissement, ces événements désolants mettent en lumière les failles béantes de l’infrastructure routière et du système de gestion du trafic dans la capitale. La dépendance excessive à quelques axes principaux, surtout à l’unique pont encore en état de solidité, expose la ville à un risque constant de paralysie en cas de dysfonctionnement.

“A l’heure où le Tchad aspire à un développement économique et social durable, de telles situations ne peuvent plus être tolérées. Les autorités sont appelées à prendre des mesures urgentes pour moderniser les infrastructures routières en faisant évoluer les travaux du second pont en construction depuis des années et renforcer les capacités de gestion du trafic, afin d’éviter que de tels scénarios ne se reproduisent à l’avenir”, dénoncent à l’unisson les usagers. Cependant, faut dire qu’en attendant, pour les habitants de N’Djaména, la frustration et l’incertitude persistent, alors qu’ils tentent de reprendre le contrôle de leurs déplacements quotidiens dans une ville en proie au désordre et à l’immobilisme.