Accusé d’avoir tiré sur un policier et poursuivi pour coups et blessures volontaires, le jeune Kaka Brahim a été condamné le weekend dernier.
01 an d’emprisonnement ferme plus 100 000 FCFA c’est la peine que doit purger Kaka Brahim Mahamat pour Coups et Blessures Volontaires. Cette décision du juge a surpris la plupart des personnes présentes dans la salle d’audience au vu du récit des faits de l’accusé et des plaidoiries de ses avocats. Il s’agit là d’un procès où « l’agressé devient agresseur », a souligné l’un des avocats de l’accusé.
Le verdict rendu contre Kaka Brahim selon ses avocats va à l’encontre de certaines dispositions du code pénal et du code de procédure pénal tchadiens. En matière de procédure pénale, l’action publique pour Coups et Blessures Volontaires ne peut être engagée par le ministère public que si, une plainte a été au préalable déposée par la victime. Or, dans ce procès, le ministère public s’est saisi du dossier alors qu’aucune plainte n’a été initiée par la partie civile. Pour les avocats de l’accusé, il s’agit purement et simplement d’une machination orchestrée pour mettre leur client sous les verrous. Aussi, à la lecture du code pénal tchadien, la qualification de coups et blessures volontaires ne peut être retenu que sur présentation d’un certificat médical définitif afin d’ouvrir la voie à une poursuite judiciaire. Or, dans le cas d’espèce, aucun certificat médical n’a été fourni par Hassan Maïne supposé être victime. Il y a donc vraisemblablement un vide juridique.
Selon les faits énoncés lors de la plaidoirie, le nommé Kaka Brahim Mahamat avait été interpellé par une voiture de police en date du 14 août 2015 aux environs de 23 heures près de l’aéroport international Hassan Djamous alors qu’il se rendait à son domicile. Croyant avoir affaire à une patrouille de police il s’était normalement garé sur le côté droit de la chaussée. C’est là qu’il s’est vu injurié et traité de tous les noms par le chef de l’équipe. Il a été par la suite dessaisi de son arme en dépit du fait qu’il ait pris le soin de présenter son badge l’autorisant à en porter. Au cours des altercations plusieurs balles ont été tirées. Les responsables de la police s’étant rendu sur les lieux ont présenté des excuses au jeune Kaka Brahim pour le comportement peu orthodoxe de certains de leurs éléments. Kaka a ensuite été invité par le DG de la police au commissariat central pour récupérer son arme. Sa présence au commissariat a suscité la frayeur de certains policiers présents lors de l’interpellation, qui se sont mis encore à tirer. Plus d’une vingtaine de balles ont été tirées dont quelques-unes ont blessé le policier Hassan Maïne. Ces balles émanant de deux kalachnikovs et d’un pistolet, il est difficile dans ce contexte de déterminer avec exactitude lesquelles des balles ont blessé Hassan Maïne ont relevés les avocats de la défense. Et d’ajouter qu’aucune des armes ayant blessé le policier n’a été mis sous scellé comme le voudrait la loi. Kaka Brahim Mahamat a donc été condamné en dépit du bénéfice du doute dont il aurait pu profiter et ce, malgré le vide juridique constaté. Ses avocats comptent faire appel.