PORTRAIT – Juge-avocat général à la Cour de Justice de la CEMAC, ancien président de la Cour suprême du Tchad, et vice-président du comité de rédaction de la Constitution de la Ve République, Bartchiret Ahmed a été désigné par le chef de l’État pour diriger l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Retour sur le parcours de ce magistrat expérimenté.
Diplômé de l’École nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) de France en 1979, Bartchiret Ahmed a mené une carrière judiciaire remarquable. À son retour au Tchad, en pleine guerre civile, il a débuté comme juge d’instruction au tribunal de première instance de N’Djamena, une expérience qui a marqué le début de sa carrière judiciaire.
Sous la présidence d’Hissein Habré, il a été nommé directeur de l’Administration pénitentiaire et de la Protection de l’enfance de 1986 à 1989, puis président de la Cour spéciale de Justice en 1989. Il a conservé ce poste durant les premières années du règne du président Idriss Déby Itno.
Entre 1994 et 1997, il a présidé la Chambre constitutionnelle, puis la Cour d’Appel de N’Djamena. En 1999, il a atteint le sommet de sa carrière en devenant président de la Cour suprême du Tchad, fonction qu’il a exercée pendant quatre ans avant d’être nommé conseiller spécial du président Idriss Déby Itno.
Ses vastes connaissances et son expérience l’ont également conduit à jouer un rôle clé dans divers comités ad hoc lors du dialogue national inclusif et souverain tenu d’août à octobre 2022. Il a présidé la commission ad hoc chargée d’approfondir les sujets sensibles au DNIS (forme de l’État, réformes institutionnelles, éligibilité du président de la République), a été vice-président du comité de rédaction du projet de Constitution de la Ve République, et rapporteur général du cadre indépendant de suivi-évaluation des recommandations et résolutions du DNIS.
Juge-avocat à la Cour de Justice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEMAC) depuis 2018, ce magistrat de 66 ans a été nommé ce 30 janvier à la tête de l’ANGE, le nouvel organe électoral. Hul doute que Bartchiret Ahmed mobilisera ses compétences de magistrat et de consultant pour assurer la tenue d’élections crédibles, transparentes et démocratiques.