La 33e édition de la journée mondiale de l’enfant sera célébrée le 20 novembre. Au Tchad, le fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) souligne que la prévalence des violences, exploitations, abus et négligence à l’égard des enfants reste encore très élevée.

A N’Djamena, une cérémonie a été organisée sur le site des sinistrés de Toukra. Une délégation des représentants de l’UNICEF et le ministère du Genre et de la Solidarité nationale est allée à la rencontre des enfants sinistrés pour échanger avec eux autour des droits des enfants en général, de la non-discrimination et de l’inclusion en particulier.

Placée sous le thème, ’’non-discrimination et l’inclusion pour chaque enfant’’, au Tchad les droits de l’enfant restent encore un défi à relever. Selon le représentant de l’UNICEF au Tchad, Jacques Boyer, la prévalence des violences, exploitations, abus et négligence à l’égard des enfants reste encore très élevée.

D’après les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS6) de 2019 au Tchad, 77,4% des enfants de 1 à 14 ans ont subi une agression psychologique. 76,1% des enfants de 1 à 14 ans ont subi des châtiments physiques dont 30,2% ont subi des châtiments physiques sévères.

La 33e édition de la journée mondiale des droits de l’enfant se célèbre également dans une situation ou les phénomènes climatiques ont frappé le Tchad de manière très violente. Des centaines de milliers d’enfants sont victimes directs. D’après une étude récente réalisée par l’UNICEF, ’’les enfants au Tchad sont parmi les plus exposés au monde aux aléas du Changement Climatique. Les enfants sinistrés, ceux qui ont été obligés de quitter leurs maisons et leurs quartiers pour se réfugier ici et dans les autres sites de déplacés, ont particulièrement besoin qu’on les protège et qu’on prenne en compte leurs besoins, parce qu’ils sont à risque de violence, d’abus, de maltraitance, en plus des risques causés par les problèmes sanitaires liés aux conditions précaires’’.

Jacques Boyer a appelé à travailler aux côtés des gouvernements du monde pour s’assurer que les enfants soient pris en compte dans les stratégies d’adaptation climatique, ’’parce que la crise climatique est aussi, et peut être surtout, une crise des Droits de l’Enfant’’.

Face à cette situation de violences, le ministre du Genre et de la Solidarité nationale, Amina Priscille Longoh a rappelé les parents à leur responsabilité. ’’ Je voudrais profiter de cette journée pour rappeler ici, à chaque parent l’importance de son implication personnelle dans la vie d’abord de son enfant, avant que celui-ci fasse le pas extérieur vers une communauté dans laquelle, il pourra exercer ou apprendre à vivre avec autrui. Cet engagement que nous avons en tant que parents doit nous amener à apprendre aux enfants des valeurs humaines’’.

Pour rappel, la journée mondiale de l’enfant a été créée en 1954 et est célébrée chaque année dans le monde. Elle vise à promouvoir le respect et les droits des enfants. Le 20 novembre marque également le jour de l’adoption par l’Assemblée des Nations Unies de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant.