Le Coordinateur de la Coordination des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme, Mahamat DIgadimbaye, a tenu ce dimanche 29 octobre un point  de presse en présence des victimes de guerre en République Centre africaine  à son siège relatif au retrait des charges contre Maxime Mokom, par le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI).

La Cascido estime que la décision du Procureur général de la CPI de retirer les charges de confirmation, et au stade préliminaire contre Maxime MOKOM est brutale et unilatérale.

En effet, après avoir suivi avec une intention particulière la décision du Procureur général de la CPI rendant public les charges de confirmation contre Maxime Mokom. Ce qui clôt la procédure pour l’instant. Les conseils des avocats. Représentants légaux des victimes dans l’affaire Maxime Mokom à la CPI sont en train de se battre pour obtenir une mission afin de venir eux-mêmes nous informer des conséquences juridiques.

La Cascidio prend acte et s’engage à suivre et observer tout le déroulement du processus en vue de veiller à la transparence et à la crédibilité de cette affaire. Il en va de leur responsabilité en tant qu’acteur de la société civile et défenseur des droits de l’homme de vous accompagner les victimes et témoins.

Pour rappel, à la demande des Conseils des victimes notamment Me Yare Fall et Me Elizabeth Rabesandrtana, leur équipe de terrain avait organisé pendant deux semaines des séances d’audition et d’enrôlement des victimes de guerre de la République Centrafricaine (RCA) et Conformément au programme de la mission, cette phase a été consacrée à l’enrôlement des victimes dans l’affaire Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka. Les membres désignés charger des auditions et enrôlement des victimes ont effectué une mission de travail sur le terrain du 23 mars au 07 avril 2023.

A N’Djaména, la capitale, le site de Gaoui a été retenue pour abriter les refugiées centrafricains et retournés de la guerre de la RCA. Le site est ouvert en janvier 2014 et compte actuellement aujourd’hui 4973 réfugiés soit 1437 familles en majorité des femmes et des enfants loges dans 750 tantes. Depuis leur arrivée, ils ont enregistré plus 100 cas de décès. Les personnes âgées sont au nombre de 260, celles qui sont malades sont au nombre de 60, les personnes vivant avec le handicap sont au nombre de 35, les veuves sont au nombre de 200 et les enfants orphelins sont au nombre de 527 personnes. Nous avons auditionné et enrôlé 3000 réfugiés centrafricains et retournés tchadiens dont 2000 femmes et 1000 hommes.

Le but de cette mission était de rencontrer les victimes réfugiés et retournés au Tchad résident à N’Djamena et le site de Gaoui pour faire des échanges et procéder à l’enrôlement des nouvelles victimes sur l’affaire Maxime Mokom.

Le Coordinateur de la Cascidho, Mahamat Digadimbaye, déclare que nouveau coup dur pour la CPI, le 16 octobre 2023, le procureur a annoncé qu’il retirait toutes les charges qui étaient motivés par l’indisponibilité des témoins contre Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka ancien chef des milices armées anti-balaka.

« Comme le Procureur a décidé de retirer les charges, cela met fin à la procédure pour le moment. Les avocats sont entrain de demander une mission pour venir à N’Djaména et partager les conséquences juridiques avec vous-mêmes les victimes. Dans une déclaration, ce qui est paradoxal, le procureur adjoint Mame Mandibaye Niang expliqué que nous devons constamment évaluer les preuves à tous les stades et que seuls les dossiers ayant des chances raisonnables d’aboutir à une confirmation » devraient être traités, » explique Mahamat Digadimbaye.

Et d’ajouter, pourtant en août dernier lors des audiences de confirmation devant trois juges, l’accusation soutenait que MOKOM avait coordonné les attaques des forces anti-balaka contre les populations à Bangui et à Bossangoa en 2003 et 2004. En vingt chefs d’accusation concernant des attaques contre des civils, des meurtres, des viols, des pillages, des destructions des infrastructures immobilières, des bâtiments et de destructions des lieux de cultes, des mosquées. Les accusations avaient affirmé que Maxime Mokom n’était pas un simple spectateur mais plutôt quelqu’un qui devait savoir que des atrocités étaient en train d’être commise. Il a été condamné à mort par le Cour pénale spéciale de Bangui, et le Tchad à la demande de la CPI a mis Maxime Mokom à sa disposition. Et aujourd’hui son procès, il est acquitté par le procureur.

La Cascidho ne peut que déplorer une telle démarche qui brutale et unilatérale, fait entendre le coordinateur. Pour nous une telle démarche relève d’un manque de discernement de la part du procureur Car, le choix du procureur impacte la vie et l’existence de milliers de survivants, malmenés par une justice aveugle.