Lors d’une audience solennelle tenue le 24 mars, le Conseil constitutionnel a rendu public la liste des candidats retenus ou non pour la présidentielle du 6 mai prochaine. Sur les 20 dossiers de candidature déposés, 10 sont rejetés. La chercheuse en sciences politiques, Nako Mamadjibeye estime que le droit a été dit.

D’emblée, Nako Mamadjibeye souligne que le paysage sociopolitique du Tchad est marqué par une évolution et un renouvellement de la classe politique sans un effort réel pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens. La course aveugle vers la magistrature suprême pour les uns et une accession à des postes de responsabilités pour les autres ont pris le dessus sur les cris d’une population qui manque de tout. Elle rappelle que, au nom du soutien politique, les vraies questions sociales sont reléguées au second rang.

Les revendications sociales et les injustices sont politisées au point où on ne se sait plus si on gouverne ou on terrorise. L’exécutif se soucie plus des élections que du bien-être des citoyens. L’irresponsabilité des uns ne leur permettant pas d’assumer leur échecs accusent les autres d’affaiblir leurs efforts en vue d’améliorer les conditions de vie de la population“, a indiqué Nako Mamadjibeye.

“Globalement, le droit a été dit. Les candidats ont la possibilité de contester. À la lecture de la délibération, il apparaît clairement qu’un travail minutieux a été fait et le même traitement a été réservé à tous les candidats”, poursuit-elle en ce qui concerne la liste des candidats retenus.

À la question de savoir que présage la campagne présidentielle à venir, Nako Mamadjibeye s’attend à une campagne présidentielle riche, diversifiée et surtout apaisée. Car, dit-elle, à dix candidats, la moitié a déjà fait l’expérience d’une candidature aux élections. Même si le vote tchadien semble ethnique et religieux pour la plupart, la reconfiguration de notre scène politique avec les nouveaux candidats laissent entrevoir une campagne plus élégante, décrypte-t-elle.

Vivement des élections apaisées et que plus jamais le sang innocent ne soit versé pour le compte d’un homme politique. Le Tchad est éternel et le changement social ne s’effectue pas par un homme politique, mais par le peuple au quotidien. J’exhorte les jeunes à refuser toutes formes de violences à l’issue de ces élections“, conclut-elle.