Dambo Jean-Paul est enseignant contractuel à l’école de Koulkimé, village situé à 25Km de Bagassola, dans le département de Kaya, aux confins du Lac Tchad où Boko Haram fait rage ces dernières années. Dans cette école, de la classe de CP au CM, il n’y a que deux enseignants qui encadrent plus de 400 élèves réfugiés et déplacés. Si l’école dispose d’un cycle complet, les deux enseignants, eux, indiquent faire face à d’énormes difficultés pour la transmission du savoir.

Le village Koulkimé, dans le canton Nguélia I, est à 25Km de la sous-préfecture de Bagassola. Mais pour y arriver en véhicule, il faut au minimum une heure de route. Défier les dunes de sable, les bras du Lac Tchad pour y arriver est le lot quotidien des humanitaires qui mènent des activités pour le compte de la population composée de réfugiés et de déplacés.

A l’école Koulkimé, un des bâtiments a été construit par le PNUD dans le cadre du développement de la localité. L’école de Koulkimé, au départ, est une école communautaire créée en 2012 avant de devenir publique. « C’est une école à cycle complet avec deux enseignants contractuels et un directeur à la charge du ministère de tutelle », fait comprendre Dambo Jean-paul, enseignant contractuel.

Pour faire face à ce manque d’enseignant, les deux instituteurs mettent par salle les apprenants du CP1 et CP2, CE1 et CE2 et CM1 et CM2 ensemble. « Nous faisons des navettes dans les autres salles afin de donner les cours aux enfants. Vous voyez que ce sont déjà là les difficultés auxquelles nous faisons face. Le travail pèse sur nous et ce qui fait que nous ne produisons pas du bon travail comme le souhaitons », explique l’instituteur de 52 ans.

Pour lui, il faut trouver une solution à cela pour donner les meilleurs enseignements aux élèves dont ils voient engagés dans la recherche de la connaissance. « Bien que nous soyons dans une zone à haut risque, depuis 5 ans où je suis, il n’y a pas encore d’attaque des éléments de Boko Haram mais la peur règne malgré la présence des gendarmes dans le village. Sinon, il y a souvent des attaques Boko Haram dans les villages environnants », fait comprendre Dambo Jean-Paul.

L’une des difficultés majeures que déplore l’instituteur est le problème d’eau. « Nous n’avons même pas un point d’eau. Les élèves sont souvent obligés de se déplacer au bord du Lac pour chercher de l’eau afin d’étancher leur soif. Aussi, ils sont assis à même le sol pour étudier. Aussi, le problème des kits scolaires se posent avec acuité car entre-temps, c’était l’UNICEF qui nous soutenait mais malheureusement nous n’avons plus ce soutien », déplore l’enseignant de Koulkimé.

Pour illustrer ses propos, Dambo Jean-Paul indique que ce sont les craies qui servent à écrire au tableau qu’ils partagent, lui et son collègue, aux élèves de CP pour écrire. « Nous avons en tout plus de 500 élèves dans cette école. Ils ont pris le goût mais malheureusement le problème de kits scolaires se pose ».