YAOUNDE, 28 avril (Xinhua) — Conséquence de la chute des cours du pétrole, les soldes budgétaires des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) continueront de se creuser en 2015, avec une baisse des recettes pétrolières projetée à près de 3.000 milliards de francs CFA (6 milliards de dollars), selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

A l’exception de la République centrafricaine (RCA), les économies de la CEMAC, composée en outre du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad, sont principalement dominée par l’exploitation pétrolière. Premier produit d’ exportation, l’or noir représente en effet 35,6% du PIB sous- régional, 56,1% des recettes budgétaires et 69,1% des recettes d’ exportation, d’après les estimations.

Selon la BEAC, la chute des cours du pétrole fait peser sur ces économies le risque d’une dégradation du compte courant et d’un recul sensible des réserves de change. “En 2015, le solde du compte extérieur courant ressortirait fortement déficitaire, à -20, 0% du PIB, au lieu de -13,8 % initialement anticipé, et -10,0 % du PIB en 2014”, révèle Bertrand Besse Ngniah, cadre de cette banque centrale.

“Plus particulièrement, l’excédent du solde commercial de la Sous-région enregistrerait un recul sensible de quelque 75 % à 2 102,9 milliards en liaison avec l’effondrement des recettes d’ exportations(-42 %) du fait essentiellement de la chute des cours du pétrole brut”, a précisé l’économiste mardi à Yaoundé.

Une forte détérioration des soldes budgétaires, base engagement hors dons, de -6,3% est aussi annoncée, contre -0,7% en 2014, une analyse qui suppose une baisse des recettes pétrolières de près de 3.000 milliards de francs CFA (6 milliards de dollars), représentant -7,1% du PIB et -44% en variation annuelle comparativement à 2014, de l’avis de M. Besse Ngniah.

Ce contexte économique difficile couplé à des tensions sécuritaires dues à la crise en RCA puis à la menace Boko Haram auCameroun et au Tchad a amené la BEAC à abaisser de 5% à 4,2% ses prévisions de croissance pour 2015, après les estimations de 4,4% en 2014.