A la suite de la nomination d’un directeur général de l’Office national des chemins de fer le 9 mars, des réactions des internautes tchadiens vont de la surprise à la raillerie. Tchadinfos a pu vérifier quand et pourquoi cet office a été créé.

Le 9 mars 2022, par un décret N°0720/PCMT/PMT/MTSR/2022, Brahim Tahir Abdrahman est nommé directeur général de l’Office national des chemins de fer. A la publication de ce décret, des internautes ont été surpris d’apprendre qu’il existe un tel office alors que le pays ne dispose pas des chemins de fer. Pourtant l’Office n’est pas à sa première nomination. Son 3e conseil d’administration s’est tenu le 20 novembre 2020. Quand et pourquoi cet office a été créé, notre équipe s’est rendu au ministère des Transports et de la Sécurité où des documents sont mis à notre disposition.

L’ordonnance N°007 de 2015

C’est cette ordonnance qui a donné naissance à l’Office national des chemins de fer au Tchad. Prise en conseil des ministres entendu en sa séance du 12 mars 2015, l’ordonnance a été ratifiée le 16 mars 2016 par le défunt président Idriss Déby Itno.

D’après les dispositions de l’Ordonnance n°007, l’Office national des chemins de fer est un établissement public industriel et commercial, doté de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion. L’ONCF est placé sous la tutelle du ministère en charge des Transports. Son siège est fixé à N’Djamena. L’ONCF a pour missions générales de concevoir, de planifier, d’exécuter les travaux de réalisation des Infrastructures et en assurer l’exploitation.

Il est chargé de :

  • élaborer des projets relevant des transports ferroviaires ;
  • réaliser les travaux d’études préalables ;
  • assurer la mise en œuvre des projets ;
  • mettre en place les conditions d’exploitation et d’entretien des Infrastructures réalisées ;
  • élaborer les normes techniques et la réglementation ;
  • veiller à la mise en oeuvre de la Stratégie nationale des transports en particulier les transports ferroviaires ;
  • participer à toutes les négociations relatives au transport ferroviaire ;
  • développer la coopération sous régionale ; régionale ou internationale dans le domaine de chemin de fer.

La planification du réseau ferroviaire au Tchad

Certes il n’existe pas encore des chemins de fer au Tchad mais actuellement trois projets sont en cours de faisabilité. Deux projets attendent les financements. Il s’agit du chemin de fer entre Tchad-Soudan. Un chemin de fer qui va quitter le Soudan-Adré-Abéché-Oumhadjer-Ati et N’Djamena. Et le projet du chemin de fer du G5 Sahel qui relie la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Le troisième projet en cours de faisabilité entre le Cameroun et le Tchad, déjà reliés par la route, concerne l’établissement d’une voie ferrée entre les deux pays. Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet d’interconnexion ferroviaire entre N’Gaoundéré et N’Djamena qui complétera ainsi l’ossature multimodale de la chaîne des transports entre les deux pays. Le projet résulte de la volonté des gouvernements camerounais et tchadien de parachever le corridor ferroviaire Douala-N’Djamena par la construction de la section de chemin de fer reliant N’Gaoundéré au Cameroun à Ndjamena, la capitale du Tchad.

Trois corridors sont en études de faisabilité. Il s’agit de :

Corridor 1: N’Gaoundéré – Garoua – Maroua – Kousseri – N’Djamena.

Corridor 2 : N’Gaoundéré – Garoua – Figuil – Leré – Pala – Kelo – Bongor – N’Djamena.

Corridor 3 : N’Gaoundéré – Moundou – Kelo – Bongor – N’Djamena.

Pour la réalisation de ces projets, il faut mettre en place une direction. “Voilà les raisons qui expliquent la création de l’Office national des chemins de fer”, a résumé un responsable du ministère des Transports.