En cette saison pluvieuse, plusieurs maisons se sont écroulées sur leurs occupants, provoquant des décès. De tels drames peuvent être évités si les règles de l’art en construction sont respectées, indique Kodjiana Cherlin, ingénieur en bâtiment.

Les inondations qui frappent le pays emportent des vies humaines et des biens. A N’Djaména, l’écroulement des maisons sur des personnes ont suscité de l’émoi. L’on se rappelle le décès d’un homme, son épouse enceinte et leur enfant de 3 ans morts à la suite de l’effondrement de leur chambre dans la nuit du 18 au 19 août à Kabalaye (3e arrondissement) et le 25 aout, la mort de deux hommes à Diguel (8e arrondissement) dans de circonstances pareilles.

Pour prévenir de telles situations, Kodjiana Cherlin, ingénieur en bâtiment, cite plusieurs phases de construction obligatoires à suivre. « Il faut noter que dans le cadre des constructions, que ce soient les bâtiments ou les travaux routiers, il faut l’étude de faisabilité (étude géotechnique). On entend par là la reconnaissance du sol, pour déterminer la capacité portante du sol. Il s’agit de trouver  le ‘’bon sol’’», explique l’ingénieur.

Ensuite, on définit le type d’ouvrage et le dimensionnement de l’ouvrage en procédant à la « descente des charges ». Cette phase consiste à évaluer les charges propres du bâtiment et celles d’exploitation.

Puis, le choix de matériaux de qualité. « Le choix de ces matériaux est fait par l’ingénieur en génie civil ou les techniciens spécialisés (plombier, électricien, etc. 😉 On entend par bonne qualité, la résistance », dit l’ingénieur.

Intervient la construction ou la mise en œuvre. « Ici, c’est l’ensemble des techniques appropriées qu’on utilise pour réaliser un ouvrage élémentaire ou un corps d’état (semelles, poteaux, longrines, etc.) en tenant compte du dosage, du ferraillage, du coffrage, etc. », détaille Kodjiana Cherlin. Tout ce travail doit être fait sous le conseil et la supervision d’un professionnel et d’une main d’œuvre « hautement qualifiée ».

L’ingénieur souligne que de telles exigences ont un coût qui n’est pas à la portée de tous. « Un ouvrage avec un tel niveau d’exigences coutera au minimum 15.000.000 F.CFA », chiffre-t-il.