Depuis mercredi 08 décembre, la tension entre deux communautés à Kousséri (Extrême-Nord du Cameroun) a pris une tournure dramatique. Un grand nombre de Camerounais fuyant les violences sont hébergés dans la forêt de Farcha Milezi à N’Djaména.
Nous avons fait un tour ce matin pour faire le constat. A notre arrivée, nous avons rencontré une femme en train de pleurnicher, la nouvelle vient de lui parvenir, ils ont égorgé son mari et quatre de ses enfants.
Un peu plus loin, un homme visiblement épuisé, nous informe qu’il vient de traverser le fleuve, mais les affrontements continuent toujours dans les quartiers périphériques, plus précisément dans le quartier Mouak. D’après ses explications, les assaillants sont armés des gourdins, des arcs, des armes de guerre automatique. Ils se déplacent à motos en train de faire du ratissage.
Les réfugiés sont dans des conditions déplorables. Gagnés par la fatigue et la faim, ils se bousculent pour avoir quelques pains. En outre, sans abris, ils ont passé une nuit difficile à la belle étoile dans la forêt de Farcha Milezi en cette période de fraicheur.
Nous avons rencontré quelques agents de la Croix-Rouge, en train d’enregistrer les réfugiés. Notons que les réfugiés sont composés en grande partie des enfants et de femmes.