Des scènes de violences se succèdent dans des établissements de la ville de N’Djaména. Comment les expliquer ? Quelles sont les pistes de solutions pour les endiguer ? Responsables d’établissements et enseignants se prononcent.

Du lycée La Liberté, au lycée Félix Eboué, à celui évangélique, les cas de violences grimpent avec leur corollaire de dégâts humains et matériels. La mentalité des élèves est pointée du doigt. ‘’C’est lié aux mentalités des jeunes. Ce sont des mentalités difficiles à contenir. Quand un élève n’écoute plus son éducateur, ça pose un problème’’, déplore le proviseur du lycée Félix Eboué scientifique, Digamnayal Sayam.

Fulbert Oumanan, enseignant d’Histoire depuis plus de dix ans, note un manque d’éducation de base.’ “Cela commence au niveau de la famille. Quand un enfant rate l’éducation de base, il est difficile de lui faire entendre raison à l’école’’, estime-t-il.

Le proviseur du lycée d’enseignement technique commercial, Abdel-Salam Idriss Mahamat, va plus loin dans les hypothèses. ‘’Il faut voir l’environnement dans lequel les enfants grandissent. Dans certains quartiers populaires, il y a toutes sortes d’éléments comme les bars qui œuvrent dans le développement du comportement violent de nos enfants. Il n’y a pas de contrôle sérieux au niveau de la drogue, des stupéfiants qui sont à la portée de nos enfants’’, critique-t-il, soulignant que ‘’ce ne sont pas les associations dédiées aux sensibilisations qui manquent dans les établissements’’.

En plus de doter des moyens ces associations, Abdel-Salam, propose aux autorités d’innover l’école. “L’école est restée classique. C’est dans le milieu scolaire que doivent se développer toutes sortes de talents ( musique, art, informatique, etc.)’’.

Au niveau du lycée Félix Eboué scientifique, le proviseur dit qu’il associera la Police à leurs actions. ‘’On va continuer par sensibiliser les élèves. Nous avons des clubs de paix et les ambassadeurs de la paix qui sont là. En ce nous qui nous concerne, on va mettre sur pied une stratégie pour identifier ceux qui ne sont pas des élèves mais qui viennent en tenue pour nous perturber. Nous allons associer la Police à nos actions’’, informe-il.