Fatigués d’attendre la réparation, les victimes des crimes et répressions de l’ex-président tchadien, Hissein Habré, envisagent passer à la vitesse supérieure pour bénéficier de leurs droits.

Le 25 mars, c’est la date de la première manifestation pacifique de l’année 2019, des victimes du crime et répression de l’ancien président tchadien, Hissein Habré. En cause, la non-application des décisions prises par la justice tchadienne le 25 mars 2015, relatives à leur sort.

« La décision de justice du 25 mars 2015 n’a pas bougé d’un pouce. Nous attendons que la justice nous soit rendue. Quatre après rien n’est fait. Même pas une rencontre…C’est vraiment un ras-le-bol pour nous », dit Clément Abaïfoutoua, président de l’Association des victimes des crimes et répressions de Hissein Habré avant de dire que « quelqu’un qui est dans la douleur ne jouit pas des promesses ».

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« Même pas une rencontre », c’est bien le comportement du gouvernement qui énerve les victimes des Hissein Habré. Pour ces derniers, « c’est une mauvaise volonté ». « Depuis qu’on fait ces settings, on ne fait que nous envoyer la police(…) notre problème, ce n’est pas avec la sécurité, c’est avec le gouvernement », s’offusque Clément Abaïfoutoua.

Malgré la température insupportable, femmes, jeunes et vieillards ne se lassent pas de continuer la lutte. « Il faut que le gouvernement pense à résoudre ce problème. Beaucoup d’entre nous meurent et beaucoup continuent à mourir sans entrer en possession de leurs droits », laisse entendre une sexagénaire.

« Tant que le gouvernement ne nous entend pas, nous allons continuer à manifester, peut-être même aller au-delà des sit in », avertit le leader de ladite association avant de conclure : « il faut que le gouvernement sache que c’est notre droit d’être réparés.»

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Selon la décision de la justice tchadienne, 75 milliards de Francs CFA doivent être versés aux victimes par le gouvernement tchadien et les bourreaux des victimes. Au total, on estime à plus de 10 000 personnes victimes des crimes du président Habré.