Mbailassem Maïro Casimir a été ‘’enlevé’’ à la suite des manifestations du 20 octobre 2022. Pendant sa détention, il dit avoir été torturé et en garde les séquelles. Nous recueillons son témoignage dans le cadre de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture célébrée ce 26 juin.

Le 13 novembre 2022, alors qu’il rentrait de son lieu de stage, Mbailassem Mairo Casimir dit avoir été ‘’enlevé’’ par des agents de renseignement.

On le conduit au quartier Ngueli, dans le 9e arrondissement de N’Djaména, où il dit avoir été détenu dans une toilette pendant 24 heures.

Il sera par la suite envoyé au commissariat central. Là, les conditions de détention sont, non plus, à l’entendre, bonnes. Surtout pour les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 20 octobre contre la prolongation de la transition.

’‘On était enfermé dans une cellule où il y a peu d’air et on ne recevait pas de visiteurs’’, temoigne-t-il.

Casimir et ses co-detenus ne mangeaient pratiquement pas. C’est seulement après la visite d’un membre de la Commission nationale des droits de l’Homme, qu’ils auront un temps de répit.

Chaque nuit, confie Casimir Mairo, ils ont subi des interrogatoires musclés.’’’On a reçu des coups de matraque et fouet’’.

Transféré à la maison d’arrêt de Klessoum, Mbailassem Mairo Casimir sera condamné en mai 2023 à 5 ans d’emprisonnement ferme.

Quelque temps après, comme d’autres prisonniers du 20 octobre 2022, Casimir et ses co-detenus seront graciés.

‘’Malgré que nous sommes sortis de prison, on est tous malades. Étant là-bas, on ne mangeait pas bien et on ne recevait pas les soins adéquats. Il y en a qui sont actuellement handicapés. D’autres ont perdu des années académiques. C’est difficile de se rattraper’’, explique l’étudiant en communication, appelant les organisations de la société civile à soutenir les victimes de torture.