Les violences basées sur le genre (VBG) continuent de prendre des proportions alarmantes dans nos sociétés. Pas un jour ne passe sans que les médias ne relaient des cas de torture, voire de meurtres, infligés à des femmes souvent sans défense. À cela s’ajoutent les violences psychologiques, invisibles mais tout aussi destructrices, auxquelles de nombreuses femmes sont confrontées dans le silence.

Bien que les VBG puissent concerner les deux sexes, celles qui visent les femmes atteignent des niveaux inquiétants. Parmi les multiples formes de VBG, la violence domestique reste la plus répandue. Dans des sociétés encore profondément patriarcales, l’homme est souvent investi d’un pouvoir quasi absolu sur sa conjointe. Ce déséquilibre engendre une dynamique de contrôle et de domination. Les tensions au sein des couples se transforment souvent en violence, que l’homme considère comme un moyen de faire régner “l’ordre”. Cette réalité est confirmée par une enquête menée dans le cadre du projet sur le mécanisme de veille communautaire pour l’élimination des VBG au Tchad.

Malgré des efforts notables ces dernières années, notamment l’élaboration d’un arsenal juridique pour lutter contre les violences faites aux femmes, le phénomène persiste. Les lois, aussi strictes soient-elles, n’ont pas suffi à enrayer ce fléau qui continue de se propager, particulièrement dans les zones rurales où les mentalités évoluent plus lentement.

Faut-il alors repenser notre approche ? Les outils juridiques sont certes indispensables pour réprimer ces actes, mais ils ne suffisent pas. Il est crucial de renforcer les campagnes de sensibilisation, d’éducation et d’information. Ces initiatives doivent s’adresser à toutes les couches de la société, des grandes villes jusqu’aux villages les plus reculés.

Pour éradiquer les violences domestiques, il faut adopter une démarche innovante, inclusive et pédagogique, impliquant non seulement les autorités et les organisations de défense des droits humains, mais aussi les communautés elles-mêmes. C’est dans l’engagement collectif et la mobilisation des consciences que réside la clé d’un changement durable.