Il est reconnu que les villes dans le contexte de bonnes politiques d’urbanisation constituent en elles-mêmes des sources de revenus énormes. De par le monde, des exemples ne manquent pas. Dans le cadre du dossier sur l’urbanisation suite à la réflexion de l’élève ingénieur des travaux de l’aménagement du territoire, environnement et gestion urbaine, Abdalmadjit Ali Ahmat, nous nous intéressons aux éventuelles retombées socio-économiques de l’urbanisation de la ville de N’Djamena.  

Malgré les défis auxquels fait face la ville de N’Djamena une restructuration peut la mettre sur le bon chemin d’un incubateur de développement.  Les villes dans le monde s’inscrivent dans une dynamique  de compétitivité et d’attractivité où, toutes les politiques d’aménagement sont orientées vers  les villes comme moteur structurant de développement socio-économique des pays à l’instar de l’Egypte.

« Avec l’étalement du Caire, aujourd’hui Hélipolis est  devenue un des quartiers du Caire en s’imposant comme pôle économique majeure », a relevé Anne Van Loo dans son ouvrage Retour d’Egypte.  Il y a également le cas du Sénégal à travers l’édification de la nouvelle Ville de Diamnadio. Cette dernière  vise non seulement à décongestionner Dakar, la capitale, mais aussi et surtout pour le rayonnement du Sénégal sur la scène internationale. La liste relative des villes qui s’imposent comme porteuses de développement socio-économique est loin d’être exhaustive, le gouvernement de Pékin a recentré sa politique d’aménagement du territoire sur le développement des métropoles afin de lutter contre la pauvreté et la faim.

Les différentes études et rapports internationaux  montrent le rôle indispensable  de la ville dans le développement socio-économique  des pays. Selon Word Development Indicatorss (WDI) de 2015 : l’urbanisation va de pair avec une réduction de la pauvreté  ou encore d’après le rapport de la Banque Mondiale, l’urbanisation  a permis de faire reculer la pauvreté de 1,2 % en Bolivie (Amérique du sud) entre 1999 et 2005, de 5,2 % au Brésil entre 1999 et 2004. Selon le rapport du Programme des Nations-Unies pour le Développement PNUD 2012 : l’urbanisation est une chance pour les pays pauvres notamment dans l’accès aux services sociaux de base.

Dans un contexte où presque toutes les villes aménagent des autoroutes, des chemins de fer, les infrastructures routières, la ville de N’Djaména souffre encore d’une absence d’éclairage, d’un manque de panneaux de signalisation, d’un mauvais entretien des voies de circulation (ensablement : plus 2/3 de l’emprise de voie de la circulation).  Il importe donc pour les autorités de privilégier l’urbanisation et l’aménagement pour parvenir à un développement socio-économique de la capitale.