Ce 6 septembre 2024, le ministère de l’Eau et de l’Energie, sous la direction du ministre Passale Kanabe Marcelin, a officiellement lancé une campagne pilote d’échantillonnage des eaux dans la ville de N’Djamena. Cette initiative vise à évaluer le niveau de contamination des eaux souterraines et à planifier des actions immédiates pour assurer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en toute sécurité.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Energie, la campagne, qui s’inscrit dans un contexte de crise climatique, intervient à un moment où les pluies torrentielles ont provoqué des inondations massives, affectant 1 495 969 personnes à travers le pays. Les inondations ont entraîné la destruction de plus de 164 000 maisons et la perte de près de 260 000 hectares de terres agricoles, sans compter les nombreux décès enregistrés. La ville de N’Djamena, avec une pluviométrie atteignant 812 mm cette année, fait face à des conditions particulièrement difficiles, aggravées par l’absence d’infrastructures adéquates pour l’évacuation des eaux pluviales et une urbanisation mal maîtrisée.
Il a souligné l’importance de cette campagne pour comprendre les niveaux de contamination des eaux consommées dans les foyers et l’état des latrines publiques. « Ces inondations ne peuvent être sans conséquences sur les eaux que nous consommons et les latrines que nous utilisons. Parmi ces conséquences, on observe l’accélération des maladies hydriques », a déclaré Passale Kanabe Marcelin.
Il indique que la première phase de cette campagne consiste à analyser des échantillons d’eau dans plusieurs arrondissements de la capitale. Les résultats obtenus permettront de définir des stratégies de sensibilisation auprès des populations sur le traitement de l’eau à domicile, ainsi que des opérations de vidange sécurisée des latrines pour éviter la propagation des maladies hydriques.
Le président du comité de la campagne par ailleurs directeur général de l’assainissement au ministère de l’eau, Ignabe Padacké, a rappelé que les inondations « affectent dangereusement les conditions sociales, économiques et sanitaires des populations ». Il a insisté sur la nécessité de mobiliser des ressources financières et des partenariats pour garantir la mise en œuvre de solutions durables, telles que la création de nouvelles infrastructures d’assainissement et la sécurisation des forages.
Selon lui, la réussite de cette campagne pilote dépendra en grande partie de la coopération entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales (ONG), et les partenaires techniques et financiers. Il a lancé à cet effet, un appel à tous ces acteurs pour apporter leur soutien à l’initiative.