Un séisme de magnitude 7,8 a frappé, lundi 6 février, le sud de la Turquie et la Syrie voisine, faisant près de 2.000 morts dans les deux pays et de très importants dégâts, selon des premiers bilans en constante évolution.

Il s’agit de la « pire catastrophe depuis 1939 » pour la Turquie, a déclaré Recep Tayyip Erdogan. Au moins 1 121 personnes ont été tuées en Turquie et 7 634 blessées dans le séisme. Il a touché sept provinces du pays, d’après les premières données de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad) qui dénombre près de 1 800 immeubles effondrés. 

En Syrie, au moins 783 personnes ont perdu la vie, 2 280 personnes ont été blessées. Dans les zones rebelles, le bilan est monté à 147 morts, selon les secouristes, qui font également état de plus de 340 blessés, selon le ministère syrien de la Santé et des secouristes en zones rebelles. « Cent quarante-sept civils sont morts et plus de 340 blessés, selon un bilan provisoire, dans la province d’Idleb et les environs d’Alep », dans le nord du pays, ont annoncé les casques blancs sur Twitter, ajoutant s’attendre à une « hausse importante » du nombre de victimes, « des centaines de familles se trouvant encore sous les décombres ».

Des personnes piégées sous les décombres

Le séisme survenu dans la nuit était d’une magnitude de 7,8 et d’une profondeur de 7 km. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est de la Turquie, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des immeubles détruits dans plusieurs villes du sud-est du pays.

Un correspondant de l’AFP à Diyarbakir, grande ville du sud-est de la Turquie, a vu un immeuble effondré, avec des secouristes à pied d’œuvre pour essayer de dégager des personnes des décombres. Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays.

Un bilan qui risque encore de s’alourdir

Le bilan risque d’évoluer rapidement compte tenu du nombre d’immeubles effondrés dans les villes touchées, notamment en Turquie. Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diayarbakir figurent dans la liste. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu en pleine nuit à 4h17 locales (1h17 GMT), selon l’institut sismologique américain USGS, à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.

L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.

Des scènes de panique dans le nord de la Syrie

En Syrie, malgré la violente tempête accompagnée de fortes pluies qui frappe, les opérations de secours se poursuivent depuis l’aube dans les zones touchées par le séisme. Le président syrien Bachar al-Assad a présidé lundi matin une réunion d’urgence du gouvernement et a décrété la mobilisation de tous les moyens de l’État, y compris les forces armées pour prêter main forte aux secouristes.

Le séisme a provoqué des scènes de panique dans le nord de la Syrie où les habitants se sont rués dehors, à pied ou en voiture, malgré les pluies torrentielles accompagnées de vents violents.  Les secours se concentrent dans les provinces d’Alep, au nord, Tartous et Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, et Hama au centre.

Les travaux de fouilles des décombres plus particulièrement dans la ville d’Alep se poursuivent d’arrache-pied. Des dizaines d’habitations résidentielles se sont effondrées comme des châteaux de cartes sur leurs occupants dans la ville même d’Alep et dans plusieurs localités contrôlées par les rebelles dans la province éponyme.

Un deuxième séisme, d’une magnitude de 7,5, a frappé le sud-est de la Turquie, à quatre kilomètres de la ville d’Ekinozu. C’est ce qu’a rapporté l’institut sismologique américain USGS. 

Source : RFI