Les conseillers nationaux, après examens, débat et questions-réponses avec le ministre des Affaires culturelles, Abakar Rozzi Teguil, ont adopté ce vendredi 9 décembre, le projet de loi portant code de l’artisanat de la République du Tchad. Ce code un premier du genre depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960 vise à contribuer à la diversification de l’économie nationale.

Le Tchad demeure le seul pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et du Comité de coordination pour le développement et de la Production de l’artisanat (CCDPA), qui ne dispose pas encore d’un règlement de son artisanat. Face à ce retard qui laisse le secteur dans un état embryonnaire et archaïque, que le ministère des Affaires culturelles, du Patrimoine historique et du Tourisme, a trouvé nécessaire de disposer d’un code de l’artisanat en vue de répondre au contexte de l’heure. Ce code régit les conditions d’exercice du métier et traite de la déontologie ainsi que les droits et devoirs de chaque artisan.

Le ministre des Affaires culturelles, du Patrimoine historique et du Tourisme, Abakar Rozzi Teguil, face aux conseillers nationaux, se dit conscient du retard qu’a pris l’artisanat au Tchad par rapport aux autres pays de la sous-région et a déploré le manque de moyens pour booster cette activité. Ces derniers se sont relayés pour exprimer quelques préoccupations et ont reconnu ces difficultés et invitent le gouvernement à venir en rescousse à ce secteur.

Pour la conseillère nationale, Mariam Mayoumbila, l’absence des conditions d’exercice et la définition de son statut, le manque des cadres de conception, l’instabilité des postes et le rattachement du secteur à une trentaine de départements ministériels sont entre autres des facteurs qui ont freiné son développement. Et pour le sortir de son état embryonnaire et le professionnaliser, vu l’évolution technologique et la concurrence galopante des produits étrangers, ce code de l’artisanat adopté doit répondre à toutes ces préoccupations liées au renforcement du cadre institutionnel et législatif.

« L’état des lieux de l’artisanat tchadien met en lumière les mots qui minent son éclosion, les déficits qui freinent sa valorisation et les opportunités qui s’offrent à son développement. Face à ces nombreux défis, le code de l’artisanat constitue un cadre d’orientation pour l’obtention des résultats stratégiques et sert, comme document de référence entre l’Etat, les artisans, les opérateurs économiques et l’ensemble des partenaires au développement », se réjouit Abakar Rozzi Teguil.

Pour le ministre des Affaires culturelles, l’acte que les conseillers ont accompli en adoptant ledit code, constitue une espérance pour lancer la formalisation et la professionnalisation du secteur de l’artisanat. “Le Code de l’artisanat est un sujet qui doit nous unir. Car notre pays demeure, le seul pays de la sous-région Afrique Centrale, qui ne dispose pas d’un texte régissant le secteur de l’artisanat. Il nous reviendra donc, de faire de l’artisanat un secteur bien organisé capable d’assurer de manière durable, la prospérité des artisans, compétitifs sur la scène internationale“, s’engage le ministre.