Lors d’un point de presse tenu ce 13 avril, le collectif des victimes d’accaparement de terrains au quartier Kourmanadji, dans le 7ᵉ arrondissement de N’Djamena, a exprimé son indignation face à l’intensification des pratiques d'”accaparement” de terrains orchestrées par la Commission d’Attribution des Terrains en Zone Urbaine (CATZU), présidée par le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme.

Selon le collectif, à la fin des opérations de lotissement, il est impératif de recenser les propriétaires coutumiers et d’établir un état des lieux détaillé par des techniciens, avant le dépôt des rapports auprès de la CATZU. Ce processus vise à identifier les terrains non bâtis, susceptibles d’être attribués à des citoyens en quête de parcelles d’habitation. Cependant, le collectif déplore que la situation à Kourmanadji déroge à ces principes. “Même des terrains avec des maisons déjà construites sont attribués à d’autres citoyens sous prétexte que la terre appartient à l’État. Pourtant, l’État tchadien n’a pas encore nationalisé la terre”, a dénoncé le collectif.

Le porte-parole du collectif, Ngakoutou Todjiro, a exprimé son rejet catégorique des attributions qu’il qualifie d’illégales, réalisées sans respect des normes d’urbanisme. Il a appelé les autorités à annuler ces décisions et à reloger les bénéficiaires sur d’autres sites pour prévenir d’éventuels conflits sociaux. “Le foncier doit être géré à travers des mécanismes juridiques permettant un accès équitable à la terre. Les affirmations selon lesquelles toutes les terres appartiendraient à l’État ne reposent sur aucune base juridique solide,” a-t-il précisé.

Ngakoutou Todjiro a également dénoncé l’abus de pouvoir au sein du ministère de l’Aménagement du territoire, pointant du doigt la mainmise d’officiers supérieurs. Il a particulièrement critiqué le fait qu’un général de l’armée détienne plus de cent lots. “Comment peut-on comprendre qu’un seul général, officier supérieur de l’armée, soit titulaire de plus de cent lots et dispose de plus de cent fiches d’attribution dans des paniers ?”, s’est-il interrogé.

Le collectif a enfin rappelé que les victimes exigent la restauration de leurs droits fonciers. Il a mis en garde si leurs demandes ne sont pas prises en compte par les autorités compétentes.