ADDIS-ABEBA, 25 mai (Xinhua) — Un des invités spéciaux du sommet spécial de l’Union africaine (UA) pour la commémoration de la création le 25 mai 1963 de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’ancêtre de l’UA, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a salué dans un entretien exclusif samedi à Xinhua « une Afrique beaucoup plus importante qu’auparavant ».

En réponse à une question sur l’éventualité de la réduction de l’aide européenne à l’Afrique comme conséquence de la crise de la zone euro, le diplomate portugais s’est défendu en annonçant le maintien de l’effort de cette aide. Car selon lui, « le rapport avec l’Afrique, ce n’est pas simplement un rapport d’assistance ; c’est des rapports de partenariat dans l’intérêt des deux côtés ».

Question : Monsieur le président, l’Union européenne est un des gros partenaires de l’Union africaine. Vous participez à la célébration de la création de son ancêtre, l’Organisation de l’ unité africaine, il y a 50 ans jour pour jour. Pour vous, que signifie ce jubilé d’or ?

Réponse : C’est une grande date. Je crois que les Africains ont tout à fait raison d’être fiers, le colonialisme est terminé, le régime d’apartheid aussi a été détruit. Maintenant, nous avons une Afrique qui connaît encore des problèmes mais qui est beaucoup plus importante qu’auparavant. Six des dis économies qui ont la plus grande croissance au monde maintenant sont des économies africaines. La moyenne de la croissance dans ce continent, c’est 5% . En 2050, ce sera le double de la population actuelle, donc un continent jeune avec un grand potentiel.

Je crois qu’on est en train de changer le paradigme de la coopération au développement, qui doit continuer, qui est nécessaire, pour une vision aussi d’opportunité comme un continent d’opportunités. L’Union européenne, vous savez, c’est le principal partenaire commercial de l’Afrique et aussi le principal donateur d’aide au développement. Donc, nous sommes fiers d’avoir pu donner aussi notre coopération et nous avons de plus en plus un rapport étroit de dialogue politique et économique avec nos amis africains.

Q : Avec la crise de la zone euro, cette aide échappera-t-elle à une réduction ?

R : La crise de l’euro a bien sûr posé quelques problèmes en termes des finances de certains Etats membres, mais la vérité, c’ est que sur le plan européen global nous sommes arrivés à maintenir l’effort pour l’aide au développement. Donc, j’en suis très fier et comme je vous ai dit, le rapport avec l’Afrique, ce n’ est pas simplement un rapport d’assistance ; c’est des rapports de partenariat dans l’intérêt des deux côtés.

Q : A l’Union africaine, il est fait état de ce que l’aide européenne a beaucoup de conditionnalités et parfois son déblocage ne s’opère pas au moment attendu. Est-ce que vous tenez compte de ce grief ?

R : Bien sûr, nous pensons qu’il faut qu’on établisse des partenariats, avec des règles des deux côtés. Tout ce qu’on fait avec l’Afrique, ce n’est pas imposé ; c’est négocié avec nos amis africains. C’est vrai que les Etats membres veulent savoir exactement dans quelles conditions l’argent est dépensé. Mais je crois que nous avons réussi à établir un accord avec les Africains qui permet un rapport excellent aussi de ce point de vue.