A la suite d’une mission conduite au Sud du pays marqué par des tueries et destruction des biens, l’Eglise catholique dit avoir constaté que la situation n’est pas de nature à rassurer. Elle interpelle de nouveau les autorités à agir pour protéger les populations et à accorder le ‘’plus grand respect’’ aux hommes de Dieu qui ont aussi été violentés.

Le document signé du secrétaire général de la Conférence épiscopale du Tchad (CET), Abbé Guelbe Romain, rappelle que les hommes de Dieu de la plateforme interconfessionnelle des leaders religieux ont sollicité et obtenu une audience auprès du président de transition le 26 mai. C’était pour exprimer leur ‘’préoccupation’’ par rapport à la situation qui prévaut dans certaines localités du pays, en particulier dans le Sud.

‘’Le chef de l’Etat nous a entretenus de ce que nous avions déjà entendu de la maîtrise de la situation par les Forces de la défense et de la sécurité. Mais le rapport de la mission que nous, Eglise catholique, avons dépêchée dans le diocèse de Goré et celui de la mission conduite personnellement par le révérend pasteur Djimalngar Madjibaye, secrétaire général de I’EEMET dans la zone troublée ne sont pas de nature à nous rassurer’’, dit l’Eglise catholique, dénonçant la cruauté des auteurs des atrocités sur des citoyens ‘sans défense”.

La CET se dit surprise du retard de la communication du ministre de l’ Administration du territoire et le ‘’ton laconique et sans expression d’une ”compassion” quelconque. Et la désignation des auteurs de ces crimes comme des « bandits » transfrontaliers ‘’cache mal’’ leur identité de par leur liberté de mouvement et malgré le déploiement des forces de défense et de sécurité dans cette zone, s’étonne la CET.

‘’Le mode opératoire de ces criminels est nouveau puisqu’ils agissent à visage découvert et de nuit ou au petit matin, surprenant les victimes dans leur sommeil ou à l’heure de la prière. L’incendie des cases dans les villages et le saccage des réserves alimentaires, en pleine saison des pluies est une manière de provoquer un exode et la famine et ainsi obliger les gens à abandonner leur terre’’, fustige la CET.

Lors de l’audience, le sort des serviteurs de Dieu, prêtres ou pasteurs, qui ont été violentés, d’autres tués, a également été évoqué. ‘’Comment ces serviteurs de Dieu peuvent-ils être considérés comme tels par les citoyens si les autorités administratives ou militaires les traitent comme de vulgaires personnes ou pire…comme de simples leaders politiques de l’opposition : ils sont les serviteurs de Dieu. La paix et la tolérance que nous prêchons perd tout son sens si des gestes ne sont pas posés, et si les hommes de Dieu et les lieux de culte ne sont pas respectés par les autorités comme volonté et garanti de la paix prônée’’, interpelle-telle.