Au moins sept personnes ont été tuées et “des dizaines” d’autres blessées à Lomé, fin juin, au cours de manifestations contre le pouvoir, a annoncé dimanche un premier bilan de la société civile togolaise à la presse.
Ces rassemblements, enclenchés à l’appel d’organisations de la société civile et de défense des droits humains, ont été violemment réprimés. Les parties civiles accusent “des éléments des forces de l’ordre et des miliciens” d’avoir commis des exactions. Sept corps auraient été repêchés dans les cours d’eau de la capitale, selon ces mêmes sources.
À ce jour, les autorités n’ont pas publié de bilan officiel. Toutefois, une brigade de la gendarmerie évoque deux morts “survenues par noyade”, sans confirmer le chiffre avancé par la société civile.
Les manifestations, qui ont débuté les 26 et 27 juin, faisaient suite à un mouvement de contestation contre une réforme constitutionnelle controversée. Celle-ci accorde au président du Conseil des ministres, poste nouvellement occupé par l’ancien président Faure Gnassingbé, des pouvoirs non limités dans le temps, suscitant un tollé de l’opposition et une mobilisation importante de la jeunesse togolaise.
Les manifestants décriaient également la situation économique dégradée, le renforcement des restrictions à l’encontre des médias étrangers, ainsi que la répression de la liberté d’expression, y compris de la part d’agents en civil suspectés d’être des miliciens.
Selon plusieurs organisations, la Police et l’armée ont dispersé les cortèges à coup de gaz lacrymogènes, de matraques et, dans certains cas, procédé à des arrestations d’activistes et d’opposants.
Des observateurs internationaux et des associations de droits humains, notamment Amnesty International, demandent une enquête indépendante sur ces violences, soulignant de possibles actes de torture commis durant ou après les arrestations.
Face à la pression grandissante, le pouvoir togolais reste pour l’heure muet sur un bilan exhaustif, tandis que la société civile continue de réclamer justice et transparence dans l’établissement des responsabilités.