Insatisfait des efforts des autres pays du Bassin du Lac Tchad dans la lutte contre Boko Haram, le Tchad envisage de se retirer de la Force multinationale mixte (FMM) de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Un choix qui serait dommageable pour cette lutte, estime Dr Remadji Hoinathy, analyste politique.
Le Tchad a dénoncé dans un communiqué du 3 novembre ‘’l’absence de la mutualisation des efforts, constatée, comme toujours malheureusement sur le terrain, face à cet ennemi commun (Boko Haram)’’. La FMM ‘’semble tomber dans la léthargie’’, assène le directeur général de la communication de la présidence de la République, signataire du document.
Cette sortie intervient après l’attaque de Boko Haram contre un poste avancé de l’Armée tchadienne dans la province du Lac et qui a fait une quarantaine de morts.
Dr Remadji Hoinathy, analyste politique, constate une ‘’insatisfaction’’ du Tchad vis-à-vis de ‘’la nature et de l’état’’ de la coopération militaire mise en place avec les autres pays riverains du Lac Tchad dans la lutte contre Boko Haram.
L’analyste politique pense qu’il s’agirait précisément d’un besoin lié au droit de poursuite, de la contribution des autres ( mobilisation des forces) pays aux efforts consentis par le Tchad.
Toutefois, Dr Remadji Hoinathy, estime que le retrait envisagé du Tchad de la FMM limiterait la réponse aux menaces que représente Boko Haram. ‘’La nature de ce conflit est absolument régional. Boko Haram à travers ses factions est une menace régionale. Comme tel, la réponse doit absolument avoir la même envergure. Quelles que soient les difficultés, quels que soient les défis, quelles que soient les insatisfactions, je pense que l’intelligence voudrait que les pays partenaires prennent le temps de laisser passer cette montée d’adrénaline’’, propose-t-il, doutant qu’’’un pays tout seul puisse gagner cette guerre’’.