Qu’est-ce qui s’est réellement passé pendant l’attaque de ce lundi de Boko Haram au Lac Tchad. Voici ce que nous savons de cet assaut.

Le lieu de l’attaque

Des éléments de la secte terroriste Boko Haram ont attaqué ce lundi 15 avril à minuit une position avancée de l’armée tchadienne dans la localité de Bohama, dans la sous-préfecture de Kaïga Kindjiria, dans le département de Fouli, province du Lac. 

Le bilan

Le bilan officiel faisait état de sept morts et 15 blessés du côté de l’armée et 63 terroristes tués.

Mais le nombre des soldats tchadiens tués est désormais revu à la hausse : il passe de 7 à 11 morts. Ces victimes ont tous été enterrées sur place.

Le ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la défense nationale, le général de corps d’armée Daoud Yaya Brahim, en compagnie des responsables sécuritaires, est allé sur le terrain pour « remonter le moral des troupes », selon des sources sécuritaires consultées.

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Une heure de combat

Sur le terrain, les cadavres des éléments de la secte jonchent le sol, comme le montrent des photos que nous avons pu visionner. La réplique de l’armée a visiblement été farouche, malgré l’attaque-surprise.

Des sources sur place renseignent que les terroristes, arrivés nuitamment, ont d’abord encerclé le camp des militaires avant d’ouvrir le feu sur les soldats. Le combat a duré plus d’une heure.

Vaincus, les terroristes ont finalement pris poudre d’escampette, laissant derrière eux des combattants tués.

Aucune arrestation

Aucun terroriste n’a été capturé par les forces de défense et de sécurité. Selon nos sources, des éléments de Boko Haram ont même réussi à repartir avec leurs blessés.

Un soldat sur le terrain nous a confié que l’attaque était prévisible. D’après lui, « le commandant du secteur recevait déjà des appels des éléments de Boko Haram, qui lui annonçait un évènement ».

Ce militaire s’est dit surpris de l’attitude des terroristes qui ne reculaient jamais devant le feu. « Ils ont des pouvoirs. Des balles ne transpercent pas les terroristes. Il a fallu des combats corps à corps pour neutraliser certains d’entre eux, qui sont visiblement blindés. Ce sont vraiment des drogués, des fous », à rapporté un autre soldat qui a participé au combat.

La stratégie de Boko Haram et la complicité présumée des locaux

D’après d’autres sources sécuritaires, la stratégie adoptée ces derniers temps par Boko Haram est de venir encercler les camps militaires, lancer une bombe en surprenant les soldats, puis dans l’obscurité tenter de commettre des dégâts.

Ces sources indiquent également que la population locale, dont la plupart des terroristes seraient issus, serait complice de ces opérations macabres.