OPINION-D’un côté, il y a les fonctionnaires, les étudiants, les élèves et les retraités mécontents et exténués par des revendications à n’en point finir. En face, le gouvernement, acculé, se plonge dans le mutisme. Ce bras de fer a lieu dans un contexte marqué par le coronavirus et des élections qui se profilent à l’horizon.

De crise en crise, le doute s’installe. L’on tâtonne, tergiverse mais pour quel lendemain ? Entre la crise sanitaire persistante de covid19 et la crise sociale inquiétante, les tchadiennes et tchadiens se disent nonchalamment « ça va aller ». Mais à quand le bout du tunnel ? Difficile de le savoir.


D’une part, la Covid19 difficilement maîtrisable, avec les multiples mesures qu’elle entraine, paralyse le pays. Et d’autre part, les fonctionnaires qui expriment leur ras-le-bol à travers le mouvement de grève évitable, qui dure depuis près de trois semaines. Les grands perdants dans cette situation sont les étudiants et élèves. Puisque l’éducation qui est un droit fondamental est relégué au second rang. Les mises en garde du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF), n’auront pas suffi. Les élèves et étudiants des établissements publics sont à la maison depuis le 23 décembre 2020. Entre-temps, ceux des écoles privées poursuivent les cours. Dans cet état de choses, où est donc l’équité entre le ”Tchad du public” et ”le Tchad du privé”? C’est le Tchad tout court qui perd.


Et la cerise sur le gâteau : les retraités qui ont cotisé, pendant qu’ils étaient en fonction, pour avoir une vie tranquille ( plus ou moins) à la retraite sont aussi irrités, voire maltraités. La raison: Leurs pensions ne sont pas payées régulièrement. Sous le soleil ou dans le froid, ces personnes de 3e âge ne cessent de manifester leur mécontentement devant la Caisse nationale des retraités du Tchad. Le dernier épisode en date, était la nuit qu’ils ont passée dans les locaux de cette caisse. Mais l’État reste sourd. Ceux qui le représentent sont parfois arrogants. C’est la logique du ” chien aboie et la caravane passe” qui prévaut.

C’est dans ce climat que nous nous acheminons à grands pas vers les élections. D’abord la présidentielle en avril. Puis les législatives en octobre. Une période sujette à toutes les interrogations. Les différents acteurs sont donc invités à modérer leur impétuosité pour désamorcer cette tension sociale qui n’arrange personne.