Des mouvements de revendications des travailleurs du public ou du privé se multiplient. Des menaces de grève, l’on assiste parfois à des grèves sèches et illimitées pour revendiquer des meilleures conditions de travail et de vie. Des frustrations qui font grand bruit à moins d’un mois du début du dialogue national.

 

A la sortie de la traditionnelle réunion sur les régies financières et les recettes administratives le 4 juillet, le ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin, avait affirmé que les « régies ont été performantes » en juin. Une déclaration qui devrait rassurer certains employés de l’État qui attendent des arriérés de salaire et vivent dans la précarité. Ce n’est pas le cas.

Au mois de juin, le Syndicat national des agents des postes et télécommunications (Synapostel), avait lancé une grève sèche et illimitée pour revendiquer des arriérés de salaire et dénoncer la réduction de la subvention de l’État allouée à l’institution. Des revendications qui ont débuté en 2018.

A partir du 5 juillet, les agents des impôts ont entamé une grève de 4 jours, pour demander une amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Ils regrettent ne pas disposer d’une structure appropriée de travail, d’une pension pour les retraités et l’assurance maladie. « Les conditions de travail constituent un indicateur de performance », soulignent-ils, estimant que l’État doit les mettre hors de toutes les tentations.     

Depuis 2016, les agents de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), entité issue de la fusion de l’Office national de développement rural (ONDR), Programme national de sécurité alimentaire (PNSA), Société du développement du Lac (Sodelac), revendiquent des arriérés de salaire et des frais de transport qui s’élèvent à 30 mois pour certains.  Après expiration de deux préavis de grève, ils prévoient d’engager un débrayage de 3 jours à partir du 28 juillet.

Le 23 juillet, une assemblée générale a réuni les agents de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Au centre de leur mécontentement, la suspension des prêts par la direction de la Caisse. « Les prêts ne constituent en aucun cas des dépenses de fonctionnement, mais plutôt des immobilisations qui sont amorties au fil du temps par le remboursement mensuel, contrairement aux charges administratives qui sont définitives », relèvent-ils.

Ils disent être conscients des difficultés de la CNPS, « mais cela ne peut être imputé au personnel qui a déjà fait assez de sacrifice, en cédant au prêt de cinq et à la réduction de ses indemnités ». Selon Nouvelles.Td, ils exigent également la levée de la suspension de trois de leurs délégués.

Le Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad, cellule syndicale des employés nationaux de la CNPCIC, lors d’une assemblée le 23 juillet avait dénoncé le « manque d’intérêt social et de bonne foi » de l’administration de la CNPCIC dans le processus de la gestion de la négociation de la convention collective, qui, rappelle-t-il, est un document juridique relatif aux droits de travail des travailleurs tchadiens ; l’”acharnement” sur les délégués du personnel ; la « violation » du plan médical comme mentionné dans la convention collective ; le départ du directeur des ressources humaines, Cai Min.

Demandant l’annulation de la lettre de sanction de son secrétaire général, la Cellule syndicale informe qu’un préavis de grève sera transmis à la CNPCIC dans un « bref délai ».

L’Union des syndicats du Tchad, à laquelle sont affiliés certains syndicats en grève ou qui menacent de grever, a donné un préavis de grève de 10 jours qui prendra fin le 2 août.  La plus grande centrale syndicale du pays exige notamment la démission du Premier ministre de transition ; l’augmentation du salaire des fonctionnaires ; l’arrestation des personnes impliquées dans le détournement à la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT).