N’DJAMENA, 1er janvier (Xinhua) — Le président de la République du Tchad, Idriss Déby Itno, a placé dans la nuit de lundi à mardi ses vœux de l’an 2013 sous le signe du dialogue, seule voie pour résoudre les conflits tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays.

L’année 2012 qui vient de s’achever aura été, selon le chef de l’Etat tchadien, l’une des premières années de concorde nationale, de paix et de solidarité dans son pays, grâce aux efforts par toute la classe politique et sociale. Il a invité “tous les partis politiques, les syndicats, les associations de la société civile à une plus grande ouverture et à la concertation pour maintenir une vie publique apaisée”.

Le président Déby Itno s’est réjoui que les syndicats qui ont paralysé le secteur public et parapublic avec une grève de trois mois, aient entendu son appel et décidé d’ observer une trêve pour discuter à nouveau avec le gouvernement sur la question de la revalorisation des salaires.

“J’ attends les résultats de ces discussions qui doivent nous permettre de garantir la paix sociale”, a-t-il dit.

Il a promis qu’il ne s’opposera à aucun partage des richesses nationales, mais veut une gestion du partenariat dans la sincérité et le respect des intérêts du plus grand nombre de ses compatriotes dont plus de 80% vivent en milieu rural.

Le Tchad de la Renaissance, selon son président, a besoin de tous ses enfants, et surtout des compétences constituées à l’étranger et qui ont été jusque-là tenues à l’écart des efforts de relance de la reconstruction du pays. “Venez au pays, il y a de la place pour vous”, a lancé le chef de l’Etat à ses compatriotes de la diaspora.

Le président Déby Itno a déploré qu’au moment où son pays goûte aux retombées de la stabilité, d’autres en Afrique (Mali et Centrafrique notamment) sont entrés dans une “zone de turbulence”.

Selon lui, s’il y a une leçon qu’il a apprise de l’histoire tumultueuse de son pays, c’est que la guerre n’a réglé aucun conflit de société. “Nous répétons aujourd’hui que seul le dialogue franc et une médiation cohérente permettront de rétablir l’autorité de l’Etat provoquée par des gouvernances fragiles à Bamako et à Bangui.”

Les belligérants, tant de la crise malienne que centrafricaine, doivent se retrouver autour d’une table de négociation pour s’entendre sur la meilleure formule de règlement de leur conflit, a insisté le président Déby Itno.

Le chef de l’Etat tchadien a rappelé que c’est en qualité de membre de la Communauté Economique des Etats de l’ Afrique Centrale (CEEAC) dont il assure la présidence en exercice, que son pays participe à la force communautaire qui s’interpose entre les troupes gouvernementales et les forces rebelles à 75 kms de Bangui. Et que le Tchad se soumettra aux décisions que prendra cette instance régionale créée en 2000 et qui regroupe une dizaine d’Etats.

La Renaissance du Tchad implique aussi de notre diplomatie une présence effective partout où elle est nécessaire, selon M. Déby Itno.

“Notre diplomatie occupera au sein de la communauté internationale la place qui est la sienne”, a-t-il précisé tout en promettant de doter les ambassades et consulats du Tchad des moyens dont ils doivent disposer à l’étranger.

“Nous voulons un monde juste, équitable et animé par la vertu du dialogue et de la résolution pacifique des conflits”, a conclu le président Déby Itno.