La Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations Unies a organisé le 19 septembre 2017 à l’hôtel Ledger Plaza un atelier de validation de l’étude de cas sur l’intégration de l’urbanisation dans la vision 2030, « Le Tchad que nous voulons ». Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet de « Renforcement des capacités des États membres afin de concevoir et de mettre en œuvre des stratégies et politiques en faveur de villes inclusives et durables en Afrique ». Plusieurs experts nationaux et internationaux ainsi que les cadres du ministère de l’Économie et de la Planification du Développement ont examiné et amendé le document du Tchad relatif au dit projet.

Lancé en juin 2017 pour le Tchad, le projet dans son objectif 11 consiste à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. Le projet entend faciliter l’action des États membres visant à mettre en œuvre et assurer le suivi du nouveau Programme à l’horizon 2030. Le constat global qui a été fait est le faible rôle de l’urbanisation dans la transformation structurelle de l’Afrique.

Dans l’avenir il, faut en faire une priorité absolue dans le développement inclusif et durable. C’est convaincu de cela que, la CEA a obtenu le financement pour ce projet. L’urbanisation est une occasion selon le document unique d’accélérer une transformation structurelle en faisant le lien entre le développement national et le développement urbain. Les deux concepts reliés auront des retombées positives qui améliorent la croissance économique, la productivité, le bien-être et renforcent l’État. Pour tirer parti de l’urbanisation, des politiques intersectorielles doivent être mises en place. Il s’agit au clair de faire une coordination entre les ministères et organismes chargés de la planification nationale du développement, du développement urbain, du logement, de l’industrie, des finances, de l’agriculture, de l’infrastructure et de la statistique.

Les villes du Tchad comme celles de beaucoup de pays africains sont plus consommatrices que productrices. Or, la population urbaine ne cesse de croitre. Comment faire que les villes tchadiennes soient les moteurs du développement économique et social? C’est la question qui doit orienter les nouvelles politiques. Il ressort de l’étude que l’urbanisation au Tchad n’a pas été planifiée moins encore accompagnée d’une politique adéquate. Ce qui explique la faiblesse ou l’absence des infrastructures énergétiques efficaces, la faiblesse des réseaux routiers praticables en toute période et d’un système de villes selon des pôles de croissance planifiés.

Pour ce qui est de l’intégration de l’urbanisation dans les PND, le Tchad dispose depuis une dizaine d’années des atouts. Il s’agit de l’élaboration de la vision 2030 déclinée en plans nationaux de développement. Cette vision cumule l’agenda 2063 de l’Union Africaine et les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies comme cadres globales de mise en cohérence des politiques sectorielles sur le long terme.

La place de l’urbanisation dans les PND met l’accent sur les besoins de base tels que l’énergie, l’eau potable, l’assainissement, les transports, etc. Mais selon les experts, le principal point d’entrée de l’urbanisme dans les PND est le foncier et le logement. Il faut une maitrise durable du marché foncier urbain pour éviter les déguerpissements fréquents et promouvoir l’accès au logement décent.

Cinq propositions sont faites dans le cadre du système urbain. Celles-ci contribueront à réaliser les actions prévues dans les PND. Il s’agit de la création des pôles de proximité constitués de petites villes de base pour la desserte du monde rural auquel elles resteront intimement liées. Il faut des relais sous-régionaux à vocation agropastorale, pastorale, touristique, pétrolière, constitués de villes intermédiaires d’encadrement administratif et de services à la population. Dans un troisième temps, avoir des pôles d’équilibre régionaux composés des capitales régionales qui auront en charge de structurer le pays et d’organiser l’économie de marché. Ensuite, créer des métropoles économiques régionales composées des villes majeures qui assument les fonctions d’encadrement et d’impulsion nationale et qui doivent être les moteurs de l’économie globale et enfin la métropole nationale.