ADDIS-ABEBA, 27 janvier (Xinhua) — La crise centrafricaine qui a connu de nouveaux développements ces derniers jours avec l’ élection de Catherine Samba-Panza comme présidente de la transition après la démission de Michel Djotodia, sera le principal dossier d’une réunion spéciale des chefs d’Etat du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) mardi à Addis-Abeba, a appris lundi Xinhua.

« Il y aura une réunion du CPS demain à 17 heures, au niveau des chefs d’Etat », a confié le ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Moussa Faki Mahamat, dont le pays assure actuellement la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) qui a contraint lors d’un sommet extraordinaire les 9 et 10 janvier à N’Djamena, l’ex-chef rebelle centrafricain Michel Djotodia a démissionner de ses fonctions de président de la transition.

C’est cette décision, accompagnée également de la mise à l’ écart de Nicolas Tiangaye, Premier ministre du gouvernement d’ union nationale nommé par l’accord politique intercentrafricain conclu le 11 janvier 2013 à Libreville au Gabon pour une sortie de crise aussitôt remise en cause avec la chute du régime de François Bozizé, qui a ouvert la voie à la relance du processus de transition bloqué par les violences.

Réunion depuis lundi pour trois jours dans la capitale éthiopienne, en prélude au sommet des chefs d’Etat prévu jeudi et vendredi, le Conseil exécutif, instance de concertation des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine, s’est déclaré préoccupé par cette crise qui affecte les pays voisins de la République centrafricaine (RCA).

Sous mandat de l’UA et avec l’autorisation des Nations Unies, la RCA accueille justement depuis le 19 décembre 2013, en remplacement de la Force multinationale de l’Afrique centrale ( FOMAC), une force d’interposition déployée depuis plusieurs années par les pays de la CEEAC, une Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) chargée d’aider à la sécurisation et à la stabilisation du pays.

Prévue pour un effectif d’environ 6.000 hommes, cette force se compose en ce moment de quelque 4.000 troupes dont le gros des contingents est basé à Bangui, la capitale centrafricaine.

Président en exercice du Conseil de paix et de sécurité, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné la délicatesse de la mission de la MISCA et plaidé pour un soutien accru de la communauté internationale afin d’aider ce pays fragile à réussir son processus de transition et à organiser les élections générales censées le doter de nouvelles institutions démocratiques, projetées au début de 2015.

Après avoir salué la démission de Djotodia et de Tiangaye, il s’est félicité de l’élection de la nouvelle présidente de la transition Catherine Samba-Panza le 20 janvier, qui n’a malheureusement pas été invitée au sommet, un bénéfice cependant accordé au nouveau président malgache Hery Rajoarimampianina dont le pays a été réintégrée au sein de l’organisation panafricaine après cinq ans de suspensions depuis le coup d’Etat de mars 2009 d’ Andry Rajoelina contre Marc Ravalomanana.